2Ô H I S T O I R E N A T U R E L L E
membrarje, ils sont formés, sans doute , d’os que nous
décrirons bientôt, de muscles, et de chair tendineuse,
recouverts par une peau épaisse; mais l’ensemble que
chacun de ces bras présente consiste dans une sorte de
sac aplati, arrondi dans la plus grande partie de sa circonférence,
terminé én pointe, ayant une surface assez
étendue pour que sa longueur surpasse le sixième de
la longueur totale du cétacée et que sa largeur égale
le plus souvent la moitié de sa longueur, réunissant
enfin tous lés caractères d’une rame agile et forte.
Cependant, si la présence de ces trois rames ou nageoires
donne à la baleine un nouveau trait de conformité
avec les autres habitans des eaux, et l’éloigne des
quadrupèdes, elle se rapproche de ces mammifères par
une partie essentielle de sa conformation, par les organes
qui lui servent à perpétuer son espèce.
Le mâle a reçu un balénas long de trois mètres ou
environ , large de deux décimètres à sa base, environné
d’une peau double qui lui donne quelque
ressemblance avec jin cylindre renfermé dans une
gaine, composé dans son intérieur de branches, d’un
corps caverneux , d’une substance spongieuse, d’un
urètre, de muscles érecteurs, de muscles accélérateurs,
et placé auprès de deux testicules que l’on peut voir
à côté l’un de l’autre au-dessus des muscles abdominaux.
De chaque côté de la vulve, qui a son clitoris, son
méat urinaire et son vagin, l’on peut distinguer dans
la femelle, à une petite distance de l’anus, une mamelle
placée dans un sillon longitudinal et plissé,
aplatie, et peu apparente., excepté dans le temps où la
baleine nourrit et où cette mamelle s’étend et s’alonge
au point d’avoir quelquefois une longueur et un diamètre
égaux au cinquantième ou à peu près de la Ion*
gueur totale.
La peau du sillon longitudinal, qui garantit la mamelle,
est moins serrée et moins dure que celle qui revêt
le reste delà surface de là baleine.
'Cette dernière peau est très-forte, quoique percée de
grands poires. Son épaisseur surpasse deux décimètres.
Elle n’est pas garnie de poils, comme.celle de la plupart
des mammifères.
L’épiderme qui la recouvre est très-lisse, -très-poreux,
composé de plusieurs couches, dont la plus intérieure
a le plus d’épaisseur et de dureté, luisant, et pénétré
d’une humeur muqueuse,ainsi que d’une sorte d’huile
qui diminue sa rigidité, et le préserve des altérations
que feroit subir à cette surpeau le séjour alternatif de
la baleine dans l’eau et à la surface des mers.
Cette huile et cette substance visqueuse rendent
même l’épiderme si brillant, que lorsque la baleine
franche est exposée aux rayons du soleil, sa surface est
resplendissante comme celle du métal poli.
Le tissu muqueux qui sépare l’épiderme de la peau,
est plus épais que dans tous les autres mammifères.
La couleur de ce tissu, ou, ce qui est la même chose*