la couleur de la baleine, varie beaucoup suivant la
nourriture, l’âge, le sexe, et peut-être suivant la température
du séjour habituel de ce cétacée. Elle est quelquefois
d’un noir très-pur, très-foncé, et sans mélange;
d’autres fois, d’un noir nuancé ou mêlé de gris. Plusieurs
baleines sont moitié blanches et moitié brunes. On en
trouve d’autres jaspées ou rayées de noir et de jaunâtre.
Souvent le dessous deila tête et du corps présente une
blancheur éclatante. On a vu dans les mers du Japon,
et, ce qui est moins surprenant, au Spitzberg, et par
conséquent à dix degrés du pôle, boréal , des baleines
entièrement blanches;: et l’on peut rencontrer fréquemment
de ces cétaeées marqués de blanc sur un fond
noir, ou gris, ou jaspé, etc. parce que la cicatrice des
blessures dnces animaux produit présque toujours une
tache blanche.
La chair qui est au-dessous de l’épiderme et de la peau,
est rougeâtre, grossière,'dure et sèche, excepté celle
de là queue, qui est moins coriace et plus succulente |
quoique peu agréable à un goût délicat, sur-tout dans
certaines circonstances où elle répand une odeur rebutante.
Les Japonois cependant , et particulièrement ceux
qui sont obligés de supporter des travaux pénibles, l’ont
préférée à plusieurs autres, ali mens; ils l’ont trouvée
très-bonne, très-fortifiante et très-salubre.
: Entre cette chair et la peau , est un lard épais, dont
une partie de la graisse est si liquide , qu’elle s’écoule et
forme une huile, même sans être exprimée.
Il est possible que cette huile très-fluide passe au travers
des intervalles des tissus et des pores des meiïj"
branes, quelle parvienne jusque dans l’intérieur de la
gueule , quelle soit rejetée par les évents avec 1 eau de
la mer, qu’elle nage sur l’eau salée^; et qu elle soit avidement
recherchée par des oiseaux de mer, ainsi que
Duhamel l’a rapporté. -
Le lard a moins d’épaisseur autour de la queue qu’au-
tour du corps proprement dit ; mais îfen a une très-
grande au-dessous de la mâchoire inférieure , ou cette
épaisseur est quelquefois de plus d’un mètre *. Lorsqu’on
le fait bouillir, on en retire deux sortes d’huiles t
l’une pure et légère; l’autre un peu mêlée, onctueuse,
gluante, d’une fluidité que le froid diminue beaucoup,
moins légère que la première, mais cependant .moins
pesante que l’eau. Il n’est pas rare qu’une seule baleine
franche donne jusqu’à quatre-vingt-dix tonneaux.de ces
différentes huiles, c
-Lorsqu’on a sous les yeux le cadavre d’une baleine
franche, et qu’on a enlevélson épiderme, son tissu muqueux,
sa peau, son lard et sa chair, que découvret
on ? sa charpente osseuse.
Quelles particularitéLptêsentent les os de la tête?
Pendantque l’animal est encore tres-jeune, les pariétaux
se soudent avec les temporaux et avec 1 occipital,
et ces cinq os réunis forment une voûte de plusieurs
* Histoire des pêches des Hollandois dans les mers du Nord, traduction
françoise du citoyen Dereste, tome I , p. 76, M