1 entoure, lorsqu’elle a besoin d’inspirer un grand volume
dair; et d’ailleurs, la position du diaphragme,
qui, au lieu dêtre verticale, est inclinée en arrière,
repd plus facile cette grande inspiration, parce qu’elle
permet aux poumons de s étendre le long de l’épine du
dos, et de se développer dans un plus grand espace.
Mais animons le colosse dont nous étudions les propriétés
: nous avons vu la structure des organes de ses
sens : quels en sont les résultats? quelle est la délicatesse
de ces sens? quelle est, par exemple, la finesse du
toucher?
La baleine a deux bras; elle peut les appliquer à des,
objets étrangers ; elle peut placer ces objets entre sou
corps et l’un de ses bras, les retenir dans cette position,
touçher à la fois plus d’une de leurs surfaces. Mais ce
bras ne se plie pas comme celui de l’homme, et la main
qui le termine ne se courbe pas, et ne se divise pas en
doigts déliés et flexibles, pour s’appliquer à tous les
contours, pénétrer dans les cavités, saisir toutes les
formes. La peau de la baleine , dénuée d’écailles et de
tubercules, n’arrête pas les impressions ; elle ne les intercepte
pas, si elle les amortit par son épaisseur et les
diminue par sa densité ; elle les laisse pénétrer jusqu’aux
houppes nerveuses, répandues auprès de presque tous
les points de la surface extérieure de l’animal. Mais
quelle couche de graisse ne trouve-t-on pas au-dessous
de cette peau? et tout le monde sait que les animaux
dans lesquels la peau recouvre une très-grande quantité
D E S B A L E I N E S .
de graisse, ont à proportion beaucoup moins de sensibilité
dans cette même peau.
La grandeur, la mollesse et la mobilité delà langue,
ne permettent pas de douter que le sens du goût n’ait
une sorte de finesse dans la baleiné franche. Là voilà
donc beaucoup plus favorisée que les poissons pour le
goût et pour le toucher, quoique moins bien traitée
pour ces deux sens que la plupart des mammifères.
Mais quel degré de force a, dans cet animal extraordinaire,
le sens de l’odorat, si étonnant dans plusieurs
quadrupèdes, si puissant dans presque toû§ les poissons?
Ce eétacée a-t-il reçu un odorat exquis, que
semblent lui assurer, d’un côté sa qualité' de mammifère
, et de l’autre celle d’habitant des eauS?
Au premier Coup-d’oeil, non seulement où considé-
réroit l’odorat de la baleine comme très-foib-le, mais
même on pourroit croire qu’elle est entièrement privée
d’odorat ; et dès-lors combien l’analogie séroit trompeuse
relativement à ce céfacée !
En effet, la baleine franche manque de'Cette paire de
nerfs qui appartient aux quadrupèdes, aux oiseaux, aux
quadrupèdes ovipares, aux serpens et aux poissons, que
l’on a nommée la première paire à cause de la portion
du cerveau de laquelle elle sort, et de sa direction vers
la partie la plus avancée du museau, et qui a reçu aussi
le nom de pairé de nerfs olfactifs, parce qu’elle communique
au cerveau les impressions dés substances
odorantes.