dans les parages polaires, les .seuls qu’il infeste; et la
baleine franche habite dans tous les climats. Elle appartient
aux deux hémisphères; ou plutôt les mers australes
et les mers boréales lui appartiennent.
Disons maintenant quels sont les endroits qu’elle
paroît préférer.
Quels sont les rivages,'les coutinens et les îles -auprès
desquels on l’a vue, ou les mers dans lesquelles on
l’a rencontrée?
Le Spitzberg, vers le quatre-vingtième degré de latitude
; le nouveau Groenland; l’Islande; le vieux Groenland
; le détroit de Davis; le Canada; Terre-Neuve; la
Car ol ine; cette particule l'Océan atlantique austral qui
est située au quarantième degré de latitude et vers ,1e
trente-sixième degré de longitude occidentale, à compter
du méridien de Paris; l’île Mocha, placée également
au quarantième degré de latitude, et voisine
des côtes du Chili , dans le grand Océan méridional ;
Guatimala ; le golfe de Panama ; les îl,es, Galla pago,
et les .rivages occidentaux du Mexique, dans la zone
torride; le Japon ; la Corée; les, Philippines; le cap de
Galles , à.la pointe de l’île deCeylan; les environs du
golfe Persique ; l’île de Socotora, près de l’Arabie
heureuse ; la côte orientale d’Afrique; Madagascar; la
baie de Sainte-Hélène; la Guinée; la Corse, dans la
Méditerranée; le golfe de Gascogne; la Baltique; la
Norvège. •
Nous venons, par la pensée, de faire le tour du
monde; et dans tous les climats-, dans toutes les zones,
dans toutes les parties de l’océan, nous voyons que la
baleine franche s’y est montrée. Mais nous avons trois
considérations importantes à présenter à cç sujet.
Premièrement, on peut croire qu’à toutes les latitudes
, on a vu les baleines franches réunies plusieurs
ensemble, pourvu qu’on les rencontrât dans 1 océan ,
et ce n’est presque jamais que dans de petites mers ,
dans des mers intérieures et tres-fréquentées comme
la Méditerranée, que ces cëtacées, |els. que la baleine
franche prise près de lîle de Corse en f^zo, ont paru
isolés , après avoir été apparemment rejetés de leui
route,:entraînés et égarés par quelque grande agitation
des eaux.
Secondement, lesunciens Grecs,.et sur-tout Aiistote,
ses contemporains, et ceux qui sont venus après lui,
ont pu avoir des notions très-multipliées sur les
baleines franches., non seulement parce que plusieurs
de ces baleines ont pu entrer accidentellement dans
la Méditerranée:, dont ils habitaient. les. bords,, mais
encore à cause des relations que la guerre et le commerce
avoient données a la Grece avec la mer d Aiabie,
celle de Perse, et- les golfes du Sinde et du Gange, que
fréquentaient les çélaçées dont nous parlons, et où ces
baleines franches dévoient être plus nombreuses que
de nos jours.
Troisièmement, les géographes apprendront avec
intérêt que pendant long-temps on a vu tous les ans