de force le plus analogue a la ténuité des expansions de
ce même nerf. Plusieurs fois, enfin, des coups violens,
ou d autres impressions que l’on n’éprouvoit que par
un véritable toucher soit à l’extérieur, soit à l’intérieur,
ont donne la sensation du son ou celle de la lumière.
Quoi qu’il en soit cependant du véritable organe de
1 odorat dans la baleine, les observations prouvent,
indépendamment de toute analogie, quelle sent les
corpuscules odorans, et même qu’elle distingue de
loin les nuances ou les diverses qualités des odeurs.
Nous préférons de rapporter à ce sujet un fait que
nous trouvons dans les notes manuscrites qui nous ont
été remises par notre vénérable collègue le sénateur
Pléville-le-Pelej, vice-amiral et ancien ministre de la
marine. Ce respectable homme d’état, l’un des plus
braves militaires des plus intrépides navigateurs et
des plus habiles marins, dit, dans une de ces notes,
que nous transcrivons avec d’autant plus d’empressement
qu’elle peut être très-utile à ceux qui s’occupent
de la grande pêche de la morue : « La baleine poursui-
» vaut àila- côte de Terre-Neuve la morue, le capelan,
» le maquereau:inquiète souvent les bateaux pê-
» eheurs : elle les oblige quelquefois à quitter le fond
a dans le fort de la pêche , et leur fait perdre la
» journée.
» J’étois. un. jour avec mes pêcheurs r des baleines
» parurent sur l’horizon; je me préparai à leur céder
» la place: mais la quantité de morue qui éloit dans
» le bateau, y avoit répandu beaucoup d’ëâu qui s’ëtoit
» pourrie; pour porter la voile nécessaire, j’ordonnai
» qu’on jetât à la mer cette eau qui empôiso'nnoit ;
» peu après je vis les baleines s’éloigner, et mes bâ-
» teaux continuèrent de pêcher.
» Je réfléchis sur ce qui venoit de se passer, et j’admié
» pour ùn moment la possibilité que cette teau infecté
*> avoit fait fuir les baleines.
« Quelques jours après, j’ordonnai à tous mes bà-
» teaux de conserver cette même eau et de là jeter à là
» mer tous ensemblè, si les baleines âpprochoiént, S a u f
» à couper leurs cables et à fuir, si ces monstres conti-
» nuoient d’avancer.
» Ce second essai réussit à merveille : il fut répété
» deux ou trois fois, et toujours avec succès; èt dé-
» puis je me suis intimement persuadé que la mau-
» vaise ndeur de cette eau pourrie est Sentie de loin
» par la baleine, et qu’elle lui déplaît.
» Cette découverte est fort utile à toutes lès pêches
» faites par bateaux, etc. »
Les baleinés franches sont donc averties fortement et
de loin de la présence des corps odorans.
Elles entendent aussi, à de grandes distances , des
sons ou des bruits même assez foibles.
Et d’abord , pour percevoir les vibrations du fluide
atmosphérique, elles ont reçu urt canal déférent très-
large , leur trompe d’Euslacke ayant un grand diamètre.
Mais de plus, dans le temps même où elles nagent à la