Iy8 H I S T O I R E K A T U R E L L E
est très-distincte par sa place, et très-différente par
sa nature, de la substance médullaire. Le blanc que
l’on retire de la portion supérieure de la grande cavité,
est très-souvent moins pur que celui de la portion inférieure;
mais on amène l’un et l’autre à un très-haut
degré de pureté, en le séparant, à l’aide de la presse,
d’une certaine quantité d’huile qui l’altère, et en le soumettant
à plusieurs fusions, cristallisations et pressions
successives.- Il est alors cristallisé en lames blanches,
brillantes et argentines. Il a une odeur particulière et
fade, très-facile à distinguer de celle que donne la ran-
cidité. Lorsqu’on l’écrase, il se change en une poussière
blanche, encore lamelleuse et brillante, mais onctueuse
et grasse. On le fond à une température plus basse que
la cire, mais à une température plus élevée que la graisse
ordinaire. Mis en contact avec un corps incandescent,
il s’enflamme , brûle sans pétillement, répand une
flamme vive et claire, et peut être employé avec d’autant
plus davantage à faire des bougies, que lorsqu’il
est en fusion, il ne tache pas les étoffes sur lesquelles
il tombe, mais s’en sépare par le frottement, sous la
forme d’une poussière.
Un canal, que l’on a nommé très-improprement
veine spermatique, communique avec la cavité quLcon-
tient le blanc du cachalot. Très-gros du côté de cette
cavité, il s’en éloigne avec la moelle épinière, et së divise
en un très-grand nombre de petits vaisseaux, qui,
s’étendant jusqu’aux extrémités du cétacée, distribuent
dans toutes les parties de l’animal la substance blanche
et liquide que nous examinons. Ce canal se vide dans
la cavité de la tête, à mesure qu’on retire le blanc de
cette cavité ; et la substance fluide qui sort de ce gros
vaisseau, remplace, -pendant quelques momens, celui
qu’on puise dans la tête.
On trouve aussi , dans la graisse du macrocéphale, de
petits intervalles remplis de blanc. Lorsqu’on a vidé une
de ces loges particulières, elle se remplit bientôt de
celui des loges voisines ; et, de proche en proche, tous
ces interstices reçoivent un nouveau fluide, qui provient
du grand canal dont la moelle épinière est accompagnée
dans toute sa longueur,
Il y a donc dans le cachalot, à l’histoire duquel cet
article est consacré, un système général de vaisseaux
propres à contenir et à transmettre le blanc, lequel système
a beaucoup de rapports, dans sa composition,
dans sa distribution, dans son étendue et dans la place
qu’il occupe, avec l’ensemble formé par le cerveau, la
moelle épinière et les nerfs proprement dits.
Il ne faut donc pas être étonné qu’on retire du corps
et de la queue du macrocéphale une quantité de blanc
égale, ou à peu près, à celle que l’on trouve dans sa
tête, et que cette substance soit d’un égal degré de pureté
dans les différentes parties du cétacée.
Pour empêcher que ce blanc ne s’altère et n’acquière
une teinte jaune, on le conserve dans des vases fermés
avec soin. Des commerçans infidèles l’ont quelquefois