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près des côtes de la Corée, entre le-Japon et la Chine,
des baleines dont le dos étoit encore chargé de harpons
lancés par des pêcheurs européens près des rivages du
Spitzberg ou du Groenland *.
Il est donc au moins une saison de l’année où la
mer est assez dégagée de glaces pour livrer un pas-
sage qui conduise de l’Océan atlantique septentrional
dans le grand Océan boréal, au travers de l’Océan
glacial arctique.
Les baleines harponnées dans le nord de l’Europe, et
retrouvées dans le nord de l’Asie, ont dû passer au
nord de la nouvelle Zemble, s’approcher très-près du
pôle, suivre presque un diamètre du cercle polaire,
pénétrer dans le grand Océan par le détroit de Behring,
traverser le bassin du même nom , voguer le long
du Kamtschatka, des îles Kurdes, de l’île de Jéso, et
parvenir jusque vers le trentième degré de latitude
boréale, ; près de l’embouchure du fleuve qui baigne
les murs de Nankin.
Elles ont dû, pendant ce long trajet, parcourir une
ligne au moins de quatre-vingts degrés, ou de. mille
myria mètres : mais, d’après ce que nous avons déjà dit,
il est possible que, pour ce grand voyage, elles n’aient
eu besoin que de dix ou onze jours.
Et quel obstacle la température de l’air pourroit-
elle opposer à la baleine franche? Dans les zones
* Duhamel, Traité des -pêches; pêche de la baleine, etc.
brûlantes, elle trouve aisément au fond des eaux un
abri ou un soulagement contre les effets de la chaleur
de l’atmosphère. Lorsqu’elle nage à la surface de
l’Océan équinoxial, elle ne craint pas que l’ardeur du
soleil de la zone torride dessèche sa peau d’une manière
funeste, comme les rayons de cet astre dessèchent,
dans quelques circonstances, la peau de l’éléphant et
des autres pachydermes ; les tégumens qui revêtent
son dos, continuellement arrosés par les vagues, ou
submergés à sa volonté lorsqu’elle sillonne pendant le
calme la surface unie de la mer, ne cessent de conserver
toute la souplesse qui lui est nécessaire : et lorsqu’elle
s’approche du pôle, n’est-elle pas garantie des
effets nuisibles du froid par la couche épaisse de graisse
qui la recouvre?
Si elle abandonne certains parages, c’est donc principalement
ou pour se procurer une nourriture plus
abondante, ou pour chercher à se dérober à la poursuite
de l’homme.
Dans le douzième, le treizième et le quatorzième
siècles, les baleines franches étoient si répandues auprès
des rivages françois, que la pêche de ces animaux y
étoit très-lucrative ; mais , harcelées avec acharnement,
elles se retirèrent vers des latitudes plus septentrionales.
L’historien des pêches des Hollandois dans les mers
du Nord dit que les baleines franches trouvant une
nourriture abondante et un repos très-peu troublé
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