Les pectorales sont placées très-bas, et presque aussi
éloignées des jeux que ces derniers organes le sont
du bout du museau. Leur longueur égale le douzième
de la longueur totale du cétacée ; et leur plus grande
largeur est un peu supérieure à la moitié de leur
longueur.
La dorsale, beaucoup moins éloignée de la nageoire
de la queue que de l’extrémité des mâchoires, se recourbe
en arrière, et ne s’élève qu’au dix-huitième ou
environ de la longueur totale du butskopf.
Les deux lobes de la caudale sont échancrés; et la
largeur de cette nageoire peut égaler le quart de la
longueur de l’animal..
La couleur générale du butskopf est brune ou noirâtre
; son ventre présente des teintes blanchâtres; et
toute la surface du cétacée montre, dans quelques individus,
des taches ou des places d’une nuance différente
de la couleur du fond.
La peau qui offre ces teintes est mince, et recouvre
une graisse jaunâtre, au-dessous de laquelle on trouve
Une chair très-rouge.
Le butskopf parvient à plus de huit mètres de longueur
: il a alors cinq mètres de circonférence dans
l’endroit le plus gros du corps.
La portion osseuse de la tête peut peser plus de dix
rnjriagrammès. Elle offre, dans sa partie supérieure,
deux éminences séparées par une grande dépression.
L’extrémité antérieure des os de la mâchoire d’en-haut
présente une cavité que remplit un cartilage, et le bout
du museau est cartilagineux. Ces os, ainsi que ceux
de la mâchoire inférieure, sont arqués dans leur longueur,
et forment une courbe irrégulière, dont la convexité
est tournée vers le bas.
La partie inférieure de l’apophjse molaire, et les
angles inférieurs de l’os de la pommette, sont arrondis.
Les poumons sont alongés et se terminent en pointe.
Le coeur a deux tiers de mètre et plus de longueur
et de largeur.
On n’a trouvé qu’une eau blanchâtre dans les estomacs
d’un jeune butskopf, qui cependant étoit déjà
long de quatre mètres *. Cet individu étoit femelle ;
et ses mamelons n’étoient pas encore sensibles.
Il avoit paru en septembre 1788, auprès de H011-
fleur, avec sa mère. Des pêcheurs les apperçurent de
loin; ils les virent lutter contre la marée et se débattre
sur la grève : ils s’en approchèrent. La plus jeune de
ces femelles étoit échouée : la mère cherchoit à la remettre
à flot; mais bientôt elle échoua elle-même. On
s’empara d’abord de la jeune femelle; on l’entoura de
cordes, et, à force de bras, on la traîna sur le rivage
jusqu’au-dessus des plus hautes eaux. On revint alors
à la mère ; on l’attaqua avec audace ; on la perça de
plusieurs coups sur la tête et sur le dos; on lui fit dans
le ventre une large blessure. L’animal furieux mugit
* Journal de -physique, mars 178g. — Mémoire de M. Baussard.