militaires, ordonna que la ville d’Embden équipât
plusieurs navires pour la pêçhe des baleines franches.
En 177.4, une compagnie suédoise, très-favorisée, fut
établie à Gothembourg, pour envoyer pêcher dans le
détroit de Davis et près des rivages, du Groenland. En
1775, le roi de Danemarck donna des bâtiraens. de
l’État à une compagnie établie à Berghem pour le même
objet. Le parlement d’Angleterre augmenta, en 1779,
les faveurs dont jouissoient ceux qui prévoient part à la
pêche de la baleine. Le gouvernement françois ordonna,
en 1784, qu’on armât à ses frais six bâtimens pour la
même pêche, et engagea plusieurs familles de l’île de
Nantuckelt, très-habiles et très-exercées dans l’art de là
pêche, à venir s’établir à Dunkerque. Les Hambourgeois
ont encore envoyé, en 1789, trente-deux navires au
Groenland, ou au détroit de Davis, Et comment un
peuple navigateur et éclairé n’auroit-il pas cherche
à commencer, conserver ou perfectionner des, entreprises
qui procurent une si grande quantité d’objets de
commerce nécessaires ou précieux, emploient tant de
constructeurs, donnent des bénéfices, considérables à
tant de fournisseurs d’agrès, d’apparaux ou de vivres,
font mouvoir tant de bras, et forment les matelots les
plus sobres, les plus robustes , les plus expérimentés,
les plus intrépides?
En considérant un si grand nombre de résultats importuns
, pourroit-on être étonné de l'attention, des
soins, des précautions multipliées, par lesquels on tâche
d’assuter ou d’accroître les succès de la pèche de la
baleine?
Les navires qu’on emploie â Cette pêché ont ordinairement
de trenté-cinq à qûârantè mètres de longueur.
On lés doublé d’un bordagè de chêné assez épais et'
âsséz fort pour résister au Choc dès glaces. On leur
donne à chacun depuis six jusqu'à huit ou neuf chaloupés;
d’un peu plus de huit mètres de longueur, de
deux mètres ou environ dè largeur, et d’un mètre dé
profondeur , depuis le plat-bord jusqu’à la quille. Un
ou deux hârponneurs sont dèstinés pour chacune de ces
chaloupés pêcheuses. On les choisit assez adroits pour
percer la baleine,- encore éloignée, dans' l’endroit le
plus convenable; assez habiles pour diriger la chaloupe
suivant la route de la baleine franche, même lorsqu’elle
nagé entre deux eaux; et assez expérimentés pour juger
de l’endroit où ce cétacéé élevera le sômmét de sa tête'
au-déssus de la surface dé la mer, afin de respirer par
ses évents l’air de l’atmosphère.
Le harpon'qù’ilk lancent est un dard uii peu pesant
et triangulaire, dont le fer , long de près d’un mètre,
doit être doux, bien corroyé, très-affilé àù Bout, tranchant
des deux côtés, et barbelé sur ses bords. Ce fer,
ou le dard proprement dit, se termine pàr une douille
de près d’un mètre de longueur, et dans laquelle on fait
entrer un manche très-gros, et long de deux Ou trois
mètres. On attaché au dard même, ou à sa douille, la
ligne, qui est faite du plus beau chanvre, et que l’on