» Bouilli dans l’eau avec l’oxide rouge de plomb , le
» blanc forme une masse emplastique, dure et cassante.
» Les huiles fixes se combinent promptement avec
» cette substance graisseuse, à l’aide d’une douce cha-
» leur ; on ne peut pas plus la séparer de ces combinai-
» sons, que les graisses et la cire. Les huiles volatiles
» dissolvent également le blanc, et mieux même quelles
» ne font les graisses proprement dites. L’alcool le dis—
» sout en le faisant chauffer : il s’en sépare une grande
» partie par le refroidissement; et lorsque celui-ci est
»lent, le blanc se cristallise en se précipitant. L’éther
» en opère la dissolution encore plus promptement et
» plus facilement que l’alcool; il l’enlève même à celui-
» ci, et il en retient une plus grande quantité. On peut
» aussi faire cristalliser très-régulièrement le blanc,
» si, après l’avoir dissous dans l’éther à l’aide de la cha-
» leur douce que la main lui communique, on le laisse
» refroidir et s’évaporer à l’air. La forme qu’il prend
» alors est celle d’écailles blanches, brillantes et argen-
» tées comme l’acide boracique, tandis que le suif et le
» beurre de cacao, traités de même, ne donnent que
» des espèces de mamelons opaques et groupés, ou
» des masses grenues irrégulières. »
Comment ne pas penser maintenant, avec notre
collègue Fourcroj, que le blanc du cachalot est une
substance très-particulière, et qu’il peut être regardé
comme ajant avec les huiles fixes les mêmes rapports
que le camphre avec les huiles volatiles, tandis que la
cire paroît être à ces mêmes huiles fixes ce que la
résine est à ces huiles volatiles?
Mais nous avons dit souvent qu’il n existoit pas dans
la Nature de phénomène entièrement isolé. Aucune
qualité n’a été attribuée à un être d une manière exclusive.
Les causes s’enchaînent comme les effets ; elles
sont rapprochées et liées de maniéré a former des sériés
non interrompues de nuances successives. A la vérité,
la lumière de la science n éclaire pas encore toutes ees
gradations. Ce que nous ne pouvons pas apperce-
voir est pour nous comme s’il n’existoit pas, et voila
pourquoi nous croyons voir des vides autoui des phénomènes
; voilà pourquoi nous sommes portes a supposer
des faits isolés, des facultés uniques, des propriétés
exclusives, des forces circonscrites. Mais toutes
ces démarcations ne sont que des illusions que le grand
jour de la science dissipera; elles n’existent que dans
nos fausses manières de voir. Nous ne devons donc pas
penser qu’une substance particulière n appartienne
qu’à quelques êtres isolés. Quelque limitée quune
matière nous paroisse, nous devons être sûrs que ses
bornes fantastiques disparoîtront à mesure que nos
erreurs se dissiperont. On la retrouvera plus ou moins
abondante ou plus ou moins modifiée, dans des êtres
voisins ou éloignés des premiers qui l’auront présentée.
Nous en avons une preuve frappante dans le blanc du
cachalot : pendant long-temps on l’a cru un produit
particulier de l’organisation du macrocéphale. Mais