mêlé avec de la cire; mais en le faisant fondre on s’ap^
perçoit aisément de la falsification de cette substance.
Pour achever de la faire connoître, nous ne pouvons
mieux faire que de présenter une partie de l’analyse
qu on en peut voir dans le grand et bel ouvragé de notre
célèbre et savant collègue Fourcrqy *.
« Quand on distille le blanc à la cornue, on ne le
* décompose qu’avec beaucoup de difficulté : lorsqu’il
” est fondu et bouillant, il passe presque tout entier et
* sans altération dans le récipient ; il ne donne ni eau,
* ni acide sébacique; ses produits n’ont pas l’odeur forte
» de ceux des graisses- Cependant une partie de ce corps
» graisseux est déjà dénaturée, puisqu’elle est à l’état
» d’huile liquide ; et si on le distille plusieurs fois de
» suite, on parvient à l’obtenir complètement hui-
» leux, liquide et inconcrescible. Malgré l’espèce d’al-
» tération qu’il éprouve dans ces distillations répétées,
» le blanc n’a point acquis encore plus de volatilité
» qu’il n’en avoit; et il faut, suivant le citojenThou-
» venel, le même degré de chaleur pour le volatiliser
» que dans la première opération. L’huile dans laquelle
» il se convertit n’a pas non plus l’odeur vive et péné-
» trante de celles qu’on retire des autres matières ani-
» males traitées de la même manière. La distillation du
» blanc avec l’eau bouillante, d’après le chimiste déjà
» cité, n’offre rien de remarquable. L’eau de cette
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* espèce de décoction est un peu louche ; filtrée et
» évaporée, elle donne,un peu de matière muqueuse
» et amère pour résidu. Le blanc, traité par ébullition
» dans l’eau, devient plus solide et plus soluble dans
» l’alcool, qu’il ne l’est dans son état naturel.
» Exposé à l’air, le blanc devient jaune et sensible-
* ment rance. Quoique sa rancidité soit plus lente que
» celle des graisses proprement dites, et quoique son
» odeur soit alors moins sensible que dans ces der-
» nières, en raison de celle qu’il a dans son état frais,
» ce phénomène y est cependant assez marqué pour
» que les médecins paient fait observer qu’il falloit en
» rejeter alors l’emploi. lise combine avec le phosphore
» et le soufre par la fusion ; il n’agit pas sur lés subs-
» tances métalliques.
» Les acides nitrique et muriatique n’ont aucune
» action sur lui. L’acide sulfurique concentré le dissout
» en modifiant sa couleur, et l’eau le sépare de cette
» dissolution, comme elle précipite le camphre de
» l’acide nitrique ; l’acide sulfureux le décolore et le
» blanchit; l’acide muriatique oxigéné le jaunit, et ne
» le décolore pas quand il a pris naturellement cette
» nuance.
» Les lessives d’alcalis fixes s’unissent au blanc liqué-
» fié, en le mettant à l’état savonneux : cette espèce
» de savon se sèche et devient friable; sa dissolution
» dans l’eau est plus louche et moins homogène que
» celle des savons communs.