phale, et qu’on parvienne jusqu’à ce blanc , le cétacée
ne donne souvent aucun signe de sensibilité, au lieu
qu’il expire lorsqu’on atteint la substance cérébrale*.
Le macrocéphale produit cependant, ainsi que nous
lavons dit, une seconde substance recherchée par le
commerce : cette seconde substance est l’ambre ogris.
Elle est bien plus connue que l’adipocire, parce qu’elle
a été consacrée au luxe, adoptée par la sensualité,
célébrée par la mode, pendant que l’adipocire n’a été
regardée que comme utile.
L’ambre gris est un corps opaque et solide. Sa consistance
varie ssivanf qu’il a été exposé à un air plus
chaud ou plus froid. Ordinairement néanmoins il est
assez dur pour être cassant. A la vérité, il n’est pas
susceptible de recevoir un beau poli , comme l’ambre
jaune ou le succin; mais lorsqu’on le frotte, sa rudesse
se détruit, et sa surface devient aussi lisse que celle
d’un savon très-compacte, ou même de la stéatite. Si
on le racle avec un couteau , il adhère, comme la cire,
au tranchant de la lame. Il conserve aussi, comme la
cire, l’impression des ongles ou des dent^. Une chaleur
modérée le ramollit, le rend onctueux, le fait
fondre en huile épaisse et noirâtre, fumer, et se volatiliser
par degrés, en entier, et sans produire du charbon
, mais en laissant à sa place une tache noire, lors*
Recherches du docteur S-wediawer, publiées dans les Transactions
philosophiques , et traduites en françois par M. Vigarous, docteur en
médecine, — Journal de physique , octobre 1784.
qu’il se volatilise sur du métal. Si ce métal est rouge,
l’ambre se fond, s’enflamme, se boursoufle , fume , et
s’évapore avec rapidité sans former aucun résidu, sans
laisser aucune trace de sa combustion. Approché d une
bougie allumée, cet ambre prend feu et se consume
en répandant une flamme vive. Une aiguille rougie le
pénètre, le fait couler en huile noirâtre, et paroît,
lorsqu’elle est retirée, comme si on lavait trempée
dans de la cire' fondue.
L’humidité, ou au moins l’eau de la mer, peut ramollir
l’ambre gris, comme la chaleur. En effet, on peut
voir dans le Journal de physique, du mois de mars 1790,
que M. Donadei, capitaine au régiment de Champagne,
et observateur très-instruit, avoit trouvé sur le rivage
de l’Océan atlantique, dans le fond du golfe de Gascogne*,
un morceau d’ambre gris, du poids de près d un
hectogramme, et qui, mou et visqueux, acquit bientôt
de la solidité et de la dureté.
L’ambre dont nous nous occupons est communément
d’une couleur grise, ainsi que son nom l’annonce ;
il est d’ailleurs parsemé de taches noirâtres, jaunâtres
ou blanchâtres. On trouve aussi quelquefois de l’ambre
d’une seule couleur, soit blanchâtre, soit grise, soit
jaune, soit brune, soit noirâtre.
Peut-être devroit-on croire, d’après plusieurs observations
, que ses nuances varient avec sa consistance.
Son goût est fade; mais son odeur est forte,, facile
à reconnoître, agréable a certaines personnes, désa—