qui est très-convexe, on voit un museau très-aplati.
On n’a trouvé que deux dents à la mâchoire d’en-bas ;
ces deux dents sont situées à l’extrémité de cette mâchoire
, coniques et pointues : mais il y a sur le contour
de la mâchoire supérieure, et, ce qui est bien
remarquable, sur la surface du palais, des dents très-
petites, inégales, dures et aiguës. Cette distribution
de dents sur le palais est le véritable caractère distinctif
du genre dont nous nous occupons, et celui
qui nous a suggéré le nom que nous avons donné à ce
grouppe *. Nous devons faire d’autant plus d’attention
à cette particularité, que plusieurs espèces de poissons
ont leur palais hérissé de petites dents, et que par
conséquent la disposition des dents du butskopf est
un nouveau trait qui lie la grande ti'ibu des cétacées
avec les autres habitans de la mer, lesquels, ne respirant
que par des branchiessont forcés de vivre au
milieu des eaux; D’un autre côté, non seulement le,
butskopf est le seul cétacée qui ait le palais garni de
dents, mais on ne connoît encore aucun mammifère
qui ait des dents attachées à la surface du palais. A la
vérité, on a découvert depuis peu, dans la Nouvelle-
Hollande, des quadrupèdes revêtus de poils, qu’on a
nommés ornithorhynques à cause de la ressemblance
de leur museau avec un bec aplati, qui vivent dans
les marais, et qui ont des dents sur le palais : mais ces
* llyperoon, en grec, signifie palais; et odos signifie dent.
quadrupèdes ne sont couverts que de poils aplatis, et,
pour ainsi dire, épineux; ils n’ont pas de mamelles;
e t , par tous les principaux traits de leur conformation
, ils sont bien plus rapproché^ des quadrupèdes
oviparesque des mammifères.
Au reste, les deux mâchoires du butskopf sont aussi
avancées l’une que l’autre.
La langue est rude et comme dentelée dans sa circonférence
; elle adhère à la mâchoire inférieure, et
sa substance ressemble beaucoup à celle de la langue
d’un jeune boeuf.
L’orifice commun des deux évents a la forme d’un
croissant; mais les pointes de ce croissant, au lieu d’être
tournées vers le bout du museau , comme dans les
autres cétacées, sont dirigées vers la queue. L’orifice
cependant et les tuyaux qu’il termine sont inclinés de
telle sorte, que le fluide lancé par cette ouverture est
jeté un peu en avant : il a un diamètre assez grand
pour que, dans un jeune butskopf qui n’avoit encore
que quatre mètres ou environ de longueur, le bras d’un
enfant ait pu pénétrer par cette ouverture jusqu’aux
valvules intérieures des évents. Les parois de la partie
des évents inférieure aux valvules sont composées de
fibres assez dures, et sont rec.ouvertes, ainsi que la face
intérieure de ces mêmes soupapes, d’une peau bruire,
un peu épaisse, mais très-douce au toucher.
L’oeil est situé vers le milieu de la hauteur de la tête,
et plus élevé que l’ouverture de la bouche.