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franches , plus audacieux contre les élémens conjurés
que contre ces colosses, ne bravoient encore que très-
rarement leurs armes et leur puissance.
On a trouvé que le béluga avoit quelques rapports
avec ces baleines, parle défaut de nageoire dorsale et
par la présence d’une sailtie peu sensible, longitudinale,
à demi calleuse, et placée sur sa partie supérieure;
mais par combien d’autres traits n’en est-il pas séparé !
Il ne parvient que très-rarement à une longueur de
plus de six ou sept mètres. Sa tête ne forme pas le
tiers ou la moitié de l’ensemble du cétacée , comme
celle de la baleine franche, des cachalots, des phjsales,
des phjsétères : elle est petite et alongée. La partie antérieure
du corps représente un'cône, dont la base,
située vers les pectorales, est appuyée contre celle d’un
autre cône beaucoup plus long, et que composent le
reste du corps et la queue.
Les nageoires pectorales sont larges, épaisses et
ovales; et les plus longs des doigts cachés sous leur
enveloppe ont cinq articulations.
Le museau s’alonge et s’arrondit par-devant.
L’oeil est petit, rond, saillant et bleuâtre.
Le dessus de la partie antérieure de la tête proprement
dite montre une protubérance au milieu de laquelle
on voit l’orifice commun de deux évents ; et la
direction de cet orifice est telle, suivant quelques observateurs,
que l’eau de la mer, rejetée par les évents,
au lieu d’être lancée en avant, comme par les cachalots,
ou verticalement, comme par plusieurs autres cetacées,
est chassée un peu en arrière-
On découvre derrière l’oeil l’orifice extérieur du canal
auditif; mais il est presque imperceptible. .
L’ouverture de la gueule paroît petite a proportion
de la longueur du delphinaptèfe : elle nest pas située
au-dessous de la tête, comme dans les cachalots, _ les
phjsaies et les phjsétères, mais à l’extrémité du museau.
La mâchoire inférieure avance presque autant que
celle d’en-haut. Chaque côté de cette mâchoire est
garni de dents au nombre de neuf, petites, émoussées
à leur sommet, éloignées les unes des autres, inégales-,
et d’autant plus courtes qu’elles sont plus près du bout
du museau.
Neuf dents un peu moins obtuses, un peurçcourbées,
mais d’ailleurs semblables à celles que noijs venons de
décrire , garnissent chaque côté de la mâchoire supérieure.
-La langue est attachée à la mâchoire d en-bas.
Le béluga se nourrit de pleuronectes soles, d’holo-
eentres norvégiens, de plusieurs gades , particulièrement
d’églefins,et de morues. Il les cherche avec constance,
les poursuit avec ardeur, les avale avec avidité;
et comme son gosier est très-étroit, il court souvent
le danger d’être suffoqué.par une proie trop volumineuse
ou trop abondante.
Ces alimens substantiels et copieux donnent à sa
chair une teinte vermeille et rougeâtre.-