Nous verrons que sa longueur totale peut aller jusqu
a plus de trois mètres, et son poids à plus de dix
mjriagrammes.
La distance qui sépare l’orifice des évents, de l’extrémité
du museau, est ordinairement égale aux trois
vingt-sixièmes de la longueur de l’animal; la longueur
de la nageoire pectorale égale cette distance; et la largeur
de la nageoire de la queue atteint presque le quart'
de la longueur totale du cétacée.
Cette grande largeur de la caudale, cette étendue de
la rame principale du marsouin, ne contribuent pas
peu à cette vitesse étonnante que les navigateurs ont
remarquée dans la natation de ce dauphin , et à cette
vivacité de mouvemens ,~qu’aucune fatigue ne paroît
suspendre, et que l’oeil a de la peine à suivre.
Le marsouin, devant lequel les flots s’ouvrent | pour
ainsi dire, avec tant de docilité, paroît se plaire à surmonter
l’action des courans et la violence des vagues
que les grandes marées poussent vers les côtes ou ramènent
vers la haute mer.
Lorsque la tempête bouleverse l’océan, il en parcourt
la surface avec facilité, non seulement parce que la
puissance électrique, qui, pendant les orages, règne sur
la mer comme dans l’atmosphère, le maîtrise, l’anime,
l’agite , mais encore parce que la force de ses muscles
peut aisément contre-balancer la résistance des ondes
soulevées.
Il joue avec la mer furieuse. Pourroit-on être étonné
>qu’il s’ébatte sur l’océan paisible, et qu’il se livre pendant
le calme à tant de bonds, d’évolutions et de
manoeuvres ?
Ces mouvemèns, ces jeux, oes élans, sont d’autant
plus variés, que l’imitation, cette force qui a tant d’em-
-pire sur les êtres sensibles, les multiplie et les modifie.
Les marsouins en effet vont presque toujours en
troupes. Ils se rassemblent sur-tout dans le temps de
leurs amours : il n’est pas rare alors de voir un grand
nombre de mâles poursuivre la même femelle ; et ces
mâles éprouvent dans ces momens de trouble une ar-
-deur si grande, que, violemment agités, transportés, et
ne distinguant plus que l’objet de leur vive recherche,
ils se précipitent contre les rochers des rivages, ou
-s’élancent sur les vaisseaux, et s’j laissent prendre,avec
assez de facilité, pour qu’on pense en Islande qu’ils
sont, au milieu de cette sorte de délire,^entièrement
privés de la faculté de voir.
Ce temps d’aveuglement et de sensations si, impérieuses
se rencontre ordinairement avec la fin de l’été.
La femelle reçoit le mâle favorisé en se renversant
sur le dos, en le pressant avec.ses pectorales,, ou, ce qui
est la même chose, en le- serrant dans ses bras.
Le temps de la gestation est, suivant Anderson et
quelques autres observateurs, de six mois; il est de dix
mois lunaires, suivant Aristote et d’autres auteurs anciens
ou modernes; et cette dernière opinion paroît la
seule conforme à l’observation, puisque communément