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plusieurs animaux à sabots, du muscle nommé petit
pectoral, ou dentelé antérieur , ou coslo-coracoïdien ■
mais il présente à la place un muscle qui, par une digitation,
s’insère sur le sternum, vers l’extrémité antérieure
de ce plastron osseux.
Le muscle trapèze, ou cuculaire, ou dorso-susacro-
mien, qui s’attache à l’arcade occipitale, ainsi qu’à
l’apophjse supérieure de toutes les vertèbres du cou et
du dos, couvre toute l’omoplate, mais est très-mince,
pendant que le sierno-maspjidien est très-épais, très-gros,
et accompagné d’un second muscle, qui, de l’apophyse
mastoïde, va s’insérer sous la tête'de l’humérus.
En tout, les muscles paroissent conformés, proportionnés
et attachés de manière à donner à l’épaule de
la solidité, ainsi que cela convient à un animal nageur.
Par cette organisation, les bras, ou nageoires, ou rames
latérales du dauphin ont un point d’appui plus fixe, et
agissent sur l’eau avec plus d’avantage.
Mais si, parmi les muscles qui meuvent l’humérus,
ou le bras proprement dit, le grand dorsal ou lombo-
humérien des quadrupèdes est remplacé, dans le dauphin,
par un petit muscle qui s’attache aux côtes par
des digitations, et qui est recouvert par la portion dorsale
de celui qu’on appelle pannicule charnu ou cutano-
humérien, les muscles sur-épineux (sur-scapulo-trochi-
térien), le sous-épineux (sous-scapulo-trochitérien), le
grand-rond (scapulo-humérien), et le petit-rond, sont
peu distincts et comme oblitérés.
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D’ailleurs, cet humérus, les deux os de l’avant-bras
qui sont très-comprimés, ceux du carpe dont 1 aplatissement
est très-grand, les os du métacarpe très-déprimés
et soudés ensemble, les deux phalanges très-
aplaties du pouce et du dernier doigt, les huit phalanges
semblables du second doigt, les six du troisième
et les trois du quatrième, paroissent unis de
manière à ne former qu’un seul tout, dont les parties
sont presque immobiles les unes relativement aux
autres.
Cependant les muscles qui mettent ce tout en mouvement,
ont une forme, des dimensions et une position
telles, que la nageoire qu’il compose peut frapper
l’eau avec rapidité, et par conséquent avec force.
Mais l’espèce d’inflexibilité de la pectorale, en la rendant
un très-bon organe de natation, n'y laisse qu’un
toucher bien imparfait.
Le dauphin n’a aucun organe qu’il puisse appliquer
aux objets extérieurs, de manière à les embrasser, les
palper, les peser, sentir leur poids, leur dureté, les
inégalités de leur surface, recevoir enfin des impressions
très-distinctes de leur figure et de leurs diverses
qualités.
Il peut cependant, dans certaines circonstances
éprouver une partie de ces sensations, en plaçant l’objet
qu’il veut toucher entre son corps et la pectorale,
en le soutenant sous son bras. D’ailleurs, toute sa surface
est couverte d’une peau épaisse, à la vérité, mais
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