de la graisse et de la cire, tient cependant le milieu
entre ces deux substances, dont l’une est animale, et
l’autre végétale!
En adoptant la dénomination que nous devons à
Fourcroy, nous changerons cellè dont on s’est servi
pour désigner le canal longitudinal qui accompagne
la moelle épinière du maerocéphale, et qui aboutit à la
grande cavité de la tête de ce cachalot. Au lieu de l’expression
si fausse de veine spermatique, nous emploierons
celle de canal adipocireux.
On a beaucoup vanté les vertus de cette adipocire
pour la guérison de plusieurs maux internes et extérieurs.
M. Chappuis de Douarnenez, que nous avons
déjà cité au sujet des trente-un cachalots échoués sur
les côtes de la ci-devant Bretagne en 1784, a écrit dans
le temps au professeur Bonnaterre : « Le blanc, etc. est
» u n onguent souverain pour les plaies récentes; plu-
„ sieurs ouvriers occupés à dépecer les cachalots échoués
» dans la baie d’Audierne, en ont éprouvé l’efficacité,
» malgré la profondeur de leurs blessures. »
Mais rapportons encore les paroles de notre collègue
Fourcroy. « L’usage médicinal de cette substance
» (l'adipocire) ne mérite pas les éloges qu’on lui pro-
» diguoit autrefois dans les affections catarrhales, les
» ulcères des poumons, des reins, les péripneumo-
» nies, etc. : à plus forte'raison èst-il ridicule de le
» compter parmi les vulnéraires, les balsamiques, les
» détersifs, les consolidans, Vertus qui d’ailleurs sont
» elles-mêmes le produit de l’imagination. Le citoyen
» Thouvenel en a examiné avec soin les effets dans les
» catarrhes, les rhumes, les rhumatismes goutteux,
» les toux gutturales, où on l’a beaucoup vanté; et il
» n’a rien vu qui pût autoriser l’opinion avantageuse
» qu’on en avoit conçue. Il n’en a pas vu davantage
»dans les coliques néphrétiques, les tranchées de
» femmes en couche, dans lesquelles on 1 avoit beau-
» coup recommandé. Il l’a cependant observé sur lui-
» même, en prenant ce médicament à la fin de deux
» rhumes violens, à une dose presque décuple de celle
» qu’on a coutume d’en prescrire; il a eu constain-
» ment une accélération du pouls et une moiteur seu-
» sible. Il faut observer qu’en restant dans le lit, cette
» seule circonstance, jointe au dégoût que ce médica-
» ment inspire, a pu influer sur l’effet qu’il annonce.
» Aussi plusieurs personnes, à qui il l’a donné à forte
» dose, ont-elles eu des pesanteurs d’estomac et des
» vomissemens, quoiqu’il ait eu le soin de faire mêler
» le blanc de baleine (l'adipocire) fondu dans l’huile,
» avec le jqune d’oeuf et le sirop, en le réduisant ainsi
» à l’état d’une espèce de crème. Il n’a jamais retrouvé
» ce corps dans les excrémens; ce qui prouve qu’il étoit
» absorbé par les vaisseaux lactés, et qu’il s’en faisoit
» une véritable digestion. »
Ajoutons à tout ce qu’on vient de lire au sujet de
Y adipocire, que cette substance est si distincte du cerveau
, que si l’on perce le dessus de la tête du maçrocé