même par un plan incliné sur la couche d’eau inférieure.
Ce n est qu’après avoir dépassé la ligne horizontale,
quelle reçoit de la couche inférieure une
impulsion qui tend à la porter de bas en haut, et en
même temps en arrière, et qui, se combinant avec la
première répulsion, laquelle est dirigée vers le haut et
obliquement en avant, peut déterminer la caudale à
parcourir une diagonale qui se trouve la ligne verticale,
et par conséquent forcer la baleine à monter
verticalement.
Un raisonnement semblable démontreroit pourquoi
la baleine qui veut descendre dans une ligne verticale,
est obligée, après avoir-rabaissé sa caudale, de la relever
contre les couches supérieures, non seulement jusqu
à la ligne horizontale, mais même au-dessus de
cette ligne.
Au reste, on comprendra encore mieux les effets
que nous venons d’exposer, lorsqu’on saura de quelle
manière la baleine franche est plongée dans l’eau, même
lorsqu’elle nage à la surface de la mer. On peut commencer
d’en avoir une idée nette, en jetant les jeux
sur les dessins que sir Joseph Banks , mon illustre confrère,
a bien voulu m’envojer, que j’ai fait graver, et
qui représentent la baleine nordcaper. Qu’on regarde
ensuite le dessin qui représente la baleine franche, et
que l’on sache que lorsqu’elle nage même au plus haut
des eaux, elle est assez enfoncée dans le fluide qui la
soutient, pour qu’on n’apperçoive que le sommet de sa.
tète et celui de son dos. Ces deux sommités s’élèvent
seules au-dessus delà surface de la mer. Elles paroissent
comme deux portions de sphère séparées ; car l’enfoncement
compris entre le dos et la tête est recouvert
par l’eau ; et du haut de la sommité antérieure, mais
très-près de la surface des flots, jaillissent les deux
colonnes aqueuses que la baleine franche lance par ses
évents.
La caudale est donc placée à une distance de la surface
de l’océan, égale au sixième ou à peu près de la
longueur totale du cétacée; et par conséquent, il est
des baleines où cette nageoire est surmontée par une
couche d’eau épaisse de six ou sept mètres.
La caudale cependant n’est pas pour la baleine le
plus puissant instrument de natation.
La queue de ce cétacée exécute, vers la droite ou
vers la gauche, à la volonté de l’animal, des mouve-
mens analogues à ceux qu’il imprime à sa caudale; et
dès-lors cette queue doit lui servir, non seulement à
changer de direction et à tourner vers la gauche ou
vers la droite, mais encore à s’avancer horizontalement.
Quelle différence cependant entre les effets que la caudale
peut produire, et la vitesse que la baleine peut
recevoir de sa queue qui, mue avec agilité comme la
caudale, présente des dimensions si supérieures à celles
de cette nageoire ! C’est dans cette queue que réside la
véritable puissance de la baleine franche; c’est le grand
ressort de sa vitesse ; c’est le grand levier avec lequel;