mune; et voici les formes particulière^qui leur sont
propres. Le premier est un ovoïde imparfait, sillonné à
1 intérieur de rides grandes et irrégulières. Le sècond,
très-grand, et plus long que le premier, a sur sa surface
intérieure des plis nombreux et inégaux; il communique
avec le troisième par un orifice rond et étroit, mais
qu aucune valvule ne ferme. Le troisième ne paroît, à
cause de sa petitesse, qu’un passage du second au quatrième.
Les parois intérieures de ce dernier sont garnies
d appendices menus et déliés, que l’on a comparés
a des poils; il aboutit au cinquième par une ouverture
ronde , plus étroite que l’orifice par lequel les alimens
entrent du troisième estomac dans cette quatrième
poche; et enfin, le cinquième est lisse, et se réunit par
le pjlore avec les intestins proprement dits, dont la
longueur est souvent de plus de cent vingt mètres.
La baleine franche a un véritable cæcum, un foie
très-volumineux, une rate peu étendue, un pancréas
très-long, une vessie ordinairement alongée et de
grandeur médiocre.
Mais ne devons-nous pas maintenant remarquer quels
sont les effets des divers organes que nous venons de
décrire, quel usage la baleine peut en faire; et avant
cette recherche, quels caractères particuliers appartiennent
aux centres d action qui produisent ou modifient
les sensations de la baleine, ses mouvemens et
ses habitudes?
Le cerveau de la baleine non seulement ne renferme
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pas cette cavité digitale et ce lobe postérieur qui n’appartiennent
qu’à l’homme et à des espèces de la famille
des singes, mais encore est très-petit relativement à la
masse de ce cétacée. Il est des baleines franches dans
lesquelles le poids du cerveau n’est que le vingt-cinq-
millième du poids total de 1 animal, pendant que dans
l’homme il est au-dessus du quarantième; dans tous
les quadrupèdes dont on a pu connoître exactement
l’intérieur de la tête, et particulièrement dans l’éléphant,
au-dessus du cinq-centième ; dans le serin, au-
dessus du vingtième; dans le coq et le moineau> au-dessus
du trentième; dans l’aigle, au-dessus du deux-centième;
dans 1 oie, au-dessus du quatre-centieme, dans
la grenouille, au-dessus du deux-centième; dans la couleuvre
à collier, au-dessus du huit-centième; et dans le
cyprin carpe, au-dessus du six-centieme.
A la vérité,il n’est guère que du six-millième du poids
total de l’individu dans la tortue marine, du quatorze-
centième dans l’ésoce brochet, du deux-millième dans
le silure glanis , du deux-mille-cinq-centième daiïs
le squale requin, et du trente-huit-millième dans le
scombre thon.
Le diaphragme de la baleine franche est doué d’une
grande vigueur. Les muscles abdominaux, qui sont
très-puissans et composés d’un mélange de fibres musculaires
et de fibres tendineuses, l’attachent par-devant.
La baleine a, par cette organisation, la force nécessaire
pour contre-balancer la résistance du fluide aqueux qui