extrémités postérieures, lesquelles manquent absolument
aux cétacées. Ces animaux sont de véritables
bipèdes; ou plutôt ils sont sans pieds , et n’ont que
deux bras, dont ils se servent pour ramer, se battre
et soigner leurs petits.
Dans plusieurs mammifères , les extrémités antérieures
sont plus grandes que les postérieures. La différence
entre ces deux sortes d’extrémités augmente
dans le même sens y à mesure que l’on parcourt les
diverses espèces de phoques,, de dugons, de morses
et de lamantins , qui vivent sur la surface des eaux ;
et elle devient enfin la plus grande possible, c’est-à-
dire que l’on ne voit plus d’extrémités postérieures
lorsqu’on est arrivé aux tribus des cétacées, qui non
seulement passent leur vie au milieu des flots, comme
les phoques, les dugons, les morses et les lamantins,
mais encore n’essaient pas de se traîner, comme les
phoques, sur les rochers ou sur le sable des rivages
des mers.
Si, au lieu de s’avancer vers les mammifères nageurs,
lesquels ont tant de rapports avec les poissons,
on va vers les animaux qui volent; si l’on .examine les
familles des oiseaux, on voit les extrémités antérieures
déformées, étendues, modifiées, métamorphosées
et recouvertes de manière à former une aile légère,
agile, d’une grande surface, et propre à soutenir
et faire mouvoir un corps assez lourd dans un fluide
très-rare.
Et remarquons que dans les animaux qui volent,
comme dans'ceux qui nagent, il J a une double réunion
de ressorts, un appareil antérieur composé des
deux bras, et un appareil postérieur formé par la queue :
mais, dans les animaux qui fendent lair, ce fluide
subtil et léger de l’atmosphère, l’appareil le plus énergique
est celui de devant; et dans ceux qui traversent
l’eau , ce fluide bien plus dense et bien plus pesant
des fleuves et des mers, l’appareil de derrière est le
plus puissant. Dans l’animal qui nage, la masse est
poussée en avant; dans 1 animal qui vole, elle est entraînée.
Au reste, les cétacées se servent de leurs bras et
de leur queue avec d’autant plus davantage, pour
exécuter, au milieu de l’océan, leurs mouvemens de
contentement ou de crainte, de recherche ou de fuite,
d’affection ou d’antipathie, de chasse ou de combat,
que toutes les parties de leur corps sont imprégnées
d’une substance huileuse, que plusieurs de ces portions
sont placées sous une couche très-épaisse d’une graisse
légère, qui les gonfle, pour ainsi dire, et que cette
substance oléagineuse se retrouve dans les os et dans
les cadavres des cétacées les plus dépouillés, en apparence,
de lard ou de graisse, et s’j dénote par une
phosphorescence très-sensible.
Ainsi tous les animaux qui doivent se soutenir et se
mouvoir au milieu d’un fluide, ont reçu une légéreté
particulière, que les habitans de l’atmosphère tiennent