mammifères,, font communiquer le labyrinthe de l’oreille
avec l’intérieur du crâne , indépendamment des
conduits par lesquels passent les nerfs.
Lorsqu’on a jeté les veux sur tous les détails de
l’oreille du dauphin, pourroit-on, être surpris de la
finesse de son ouïe? et, comme les animaux doivent
d’autant plus aimer à: exercer leurs sens, que les organes
eu sont, plus propres à donner des impressions
vives ou multipliées , le dauphin doit se plaire et se
plaît en effet à entendre différens corps sonores. Les
tons variés des instrumens de musique ne sont pas
même les seuls qui attirent son attention on diroit
qu’il éprouve aussi quelque plaisir à écouter les sons
régulièrement périodiques , quoique monotones et
quelquefois même très-désagréables à l’oreille délicate
d’un musicien habileque produit le jeu des pompes
et d’autres, machinés hydrauliques. Un bruit violent et
soudain l’effraie cependant. Aristote nous apprend que
de son temps les pêcheurs de dauphins' eotouroient
dans leurs barques une troupe de ces cétacées, et pro-
duisoient tout d’un coup un grand bruit, qui, rendu
plus insupportable pour l’oreille de ces animaux par
l’intermédiaire de l’eau salée qui le transmettoit et
qui étoit bien plus dense que l’air, leur inspiroit une
frayeur si, forte, qu’ils se précipitoient vers le rivage
et s'échouaient sur la grève , victimes de leur surprise,
de léur étourdissement et de leur terreur imprévue et
subite.
Cette organisation de l’oreille des dauphins fait aussi
qu’ils entendent de loin les sons que peuvent proférer
les individus de leur espèce. A la vérité, on a comparé
leur voix à une sorte de gémissement sourd : mais ce
mugissement se fortifie par les réflexions qu’il reçoit
des rivages de l’océan et de la surface même de la mer,
se propage facilement, comme tout effet sonore, par
cette immense masse de fluide aqueux, et doit, ainsi
qu’Aristote l’avoit observé, une nouvelle intensité à ce
même liquide, dont au moins les couches supérieures
le transmettent à l’organe de l’ouïe du dauphin.
D’ailleurs les poumons, d’où sort le fluide producteur
des sons que le dauphin fait entendre, offrent un grand
volume.
La boîte osseuse dans laquelle sont renfermés les
évents, l’orbite de l’oeil et la cavité plus reculée et un
peu plus élevée que cette orbite , au milieu de laquelle
on trouve l’oreille suspendue, est très-petite relativement
à la longueur du dauphin. Le crâne est très-
convexe.
Les différentes parties de l’épine dorsale qui s’articule
avec cette boîte osseuse, présentent des dimensions
telles, que le dos proprement dit n’ên forme que le cinquième
ou à peu près, et que le cou n’en compose pas
le trentième.
Ce cou est donc extrêmement court. Il comprend cependant
sept vertèbres, comme celui des autres mammifères
; mais de ces sept vertèbres, la seconde ou Y axis