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Il lui arrive souvent de percer avec sa défense les
poissons, les mollusques et les fragmens d’animaux
dont il veut se nourrir. Il les enfile, les ramène jusqu’auprès
de sa bouche, et, les saisissant avec ses lèvres
et ses mâchoires, les dépèce, les réduit en lambeaux,
les détache de sa dent, et les avale.
Il trouve aisément, dans les mers qu’il fréquente, la
nourriture la plus analogue à ses organes et à ses
appétits.
Il vit vers le quatre-vingtième degré de latitude, dans
l’Océan glacial arctique. Il s’approche cependant des
latitudes moins élevées. Au mois de février iy36, Anderson
vit à Hambourg un narwal qui avoit remonté
l’Elbe, poussé, pour ainsi dire, par une marée très-
forte.
Tous les individus de l’espèce à laquelle cet article
est consacré, n’ont pas les mêmes couleurs : les uns
sont noirs, les autres gris, les autres nuancés de noir
et de blanc *. Le plus grand nombre est d’un blanc
quelquefois éclatant et quelquefois un peu grisâtre ,
parsemé de taches noires, petites, inégales., irrégulières.
Presque tous ont le ventre blanc, luisant et doux
au toucher; et comme dans le narwal ni le ventre ni
la gorge ne présentent de rides ou de plis, aucun trait
saillant de là conformation extérieure n’indique l’existence
d’une grande poche natatoire auprès de la
* Histoire des pêches des diollahdois dutis les mers du Nord * tome I ,
page 182,
D E S N A R W A L S. 1 5 5
mâchoire inférieure de ce cétacée, comme dans la ju-
barte, le rorqual et la baleinoptère museau-pointu.
Sa forme générale est celle d’un ovoïde. Il a le dos
convexe et large ; la tête est très-grosse, et assez volumineuse
pour que sa longueur soit égale au quart
ou à peu près' de la longueur totale. La mâchpire supérieure
est recouverte par une lèvre plus épaisse, et
avance plus que celle d’en-bas. L’ouverture de la bouche
est très-petite; l’oeil, assez éloigné de cette ouverture,
forme un triangle presque équilatéral avec lé bout du
museau pt l’orifice des évents. Les nageoires pectorales
sont très-courtes et très-étroites ; les deux lobes de la
caudale ont leurs extrémités arrondies ; • une sorte de
crête ou de saillie longitudinale, plus ou moins sensible,
s’étend depuis les évents jusque vers la nageoire
de la queue , et diminue de hauteur à mesure qu’elle est
plus voisine de.cette nageoire.
Les deux évents sont réunis de. manière qu ils n ont
qu'un seul orifice. Cette ouverture est située sur la
partie postérieure et la plus élevée de la tète : l’animal
la ferme à volonté, par le moyen d’un opercule frangé
et mobile, comme sur une charnière; et c’est à une
assez grande hauteur que s’élève l’eau qu’il rejette par
cet orifice.
On ne prendroit les narwals que très-difficilement,
s’ils ne se rassembloient pas en troupes très-nombreuses
dans les anses libres de glaeons, ou si on ne les reu-
controit pas dans la haute mer, réunis en grandes
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