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dont on n’a trouvé la longueur que de sept ou huit
mètres1. L’individu pris auprès de Boston n’avoit pas
tout-a-fait huit mètres de long; et nous avons dit dans
l’article précédent, qu’un narwal vulgaire a voit souvent
plus de vingt mètres de longueur.
Malgré cette infériorité du microcéphale , ses défenses
ont quelquefois une longueur presque égale au
tiers de la longueur entière de l’animal, pendant que
celles du narwal vulgaire n’atteignent que le quart de
cette longueur totale. Cette proportion dans les dimensions
des défenses rend la petitesse de la tête du microcéphale
encore plus sensible, et peut contribuer
à le faire reconnoître. Dans l’individu dessiné par
M. Brand, et dont nous avons fait graver la figure, on
ne voyait qu’une défense : cette arme étoit placée sur
le côté gauche de la mâchoire supérieure ; la spirale
formée par les stries assez profondes de cëtte dent
alloit de droite à gauche. La longueur de cette défense
étoit de huit vingt-cinquièmes de la longueur du cétacée;
mais nous trouvons une défense plus grande encore
à proportion dans un narwal dont Tulpius a fait mention’,
qui vraisemblablement étoit de l’espèce que nous
décrivons, et dont le cadavre fut trouvé, en juin 1648,
1 Voyez l’édition de Linné donnée par le professeur Gmelin, article du
Monodon monocéros; la description des planches de l’Encyclopédie méthodique,
par le professeur Bonnaterre, article du Monodon narwal; et
Artedi, genre 49, p. 78.
* Tulpius, Observ. medic. cap. 5o.
flottant sur la mer, près de l’île Maja. La longueur de
ce cétacée n’étoit que de sept mètres et un tiers ; et
sa défense avoit trois mètres de longueur, en y comprenant
la partie renfermée dans l’alvéole, et qui
avoit un demi-mètre de long. Au reste, cette défense,
décrite par Tulpius, étoit dure, très-polie, très-blanche,
striée profondément, et placée sur le côté droit.
Le microcéphale étant beaucoup plus délié que de
narwal vulgaire, sa vitesse doit être plus grande que
celle de ce cétacée, quelqu’étonnante que soit la rapidité
avec laquelle nage ce dernier narwal. Sa force
seroit donc plus redoutable, si sa masse ne le cédoit
à celle du narwal vulgaire, encore plus que la vivacité
de ses mouvemens ne doit l’emporter sur celle des
mouvemens du narwal à grande tête.
Nous venons de voir qu’on a pris un microcéphale
auprès de Boston, et par conséquent vers le quarantième
degré de latitude. D’un autre côté, il paroît
qu’on doit rapporter à cette espèce les narwals vus
dans le détroit de Davis, et desquels Anderson avoit
appris par des capitaines de vaisseau, qu’ils avoient
le corps très-alongé, qu’ils ressembloient par leurs
formes à l’acipensère esturgeon, mais qu’ils n’avoient
pas la tête aussi pointue que ce cartilagineux.
L’individu pris dans la mer qui baigne les rivages
de Boston, étoit d’un blanc varié par des taches très-
petites, nuageuses, bleuâtres, plus nombreuses et
plus foncées sur la tête, au bout du museau, surla