à la mâchoire d’en-bas. Ces alvéoles reçoivent, lorsque
la bouche se ferme, la partie de ces dents qui dépasse
les gencives; et presque à la suite de chacune de ces
cavités, on découvre une'dent petite, pointue à son
extrémité, située horizontalement, et dont on voit à
peine, au-dessus de la ch^ir, une surface plane, unie
et oblique.
La langue est charnue, un peu mobile, d’un rouge
livide, et remplit presque tout le fond de la gueule.
L’oeil est situé plus haut que dans plusieurs grands
cétacées. On le voit au-dessus de l’espace qui sépare
l’ouverture de la gueule de la base de la pectorale, et
à une distance presque égale de cet espace et du sommet
de la tête. Il est noirâtre, entouré de poils très-ras
et très-difficiles à découvrir. Cet organe n’a d’ailleurs
qu’un très-petit diamètre ; et Anderson assure que,
dans un individu de cette espèce, poussé dans l’Elbe
par une forte tempête en décembre 1720, et qui avoit
plus de vingt-trois mètres de longueur, le cristallin
n’étoit que de la grosseur d’une balle de fusil.'
Au reste, nous devons faire remarquer avec soin
que l’oeil du macrocéphale est placé au sommet d’une
sorte d’éminence ou de bosse, peu sensible à la vérité,
mais qui cependant s’élève assez au-dessus de la surface
de la tête, pour que le museau n’empêche pas cet
organe de recevoir les rayons lumineux réfléchis par les
objets placés devant le cétacée, pourvu que ces objets
soient un peu éloignés. Aussi le capitaine Colnett dit-iL
dans la relation de son voyage, que le cachalot poursuit
sa proie sans être obligé d’incliner le grand axe
de sa tête et de son corps sur la ligne le long de laquelle
il s’avance.
On a peine à distinguer l’orifice du conduit auditif.
Il est cependant situé sur une sorte d excroissance de
la peau, entre l’oeil et le bras ou la nageoire pectorale.
Les deux évents aboutissent à une même ouverture,
dont la largeur est souvent d’un sixième de mètre. L animal
lance avec force, et a une assez grande hauteur,
l’eau qu’il fait jaillir par cet orifice. Mais ce fluide,
au lieu de s’élever verticalement, décrit une courbe
dirigée en avant, et par conséquent, au lieu de retomber
sur les évents, lorsque le cachalot est en repos,
retombe dans la mer, à une distance plus ou moins
grande de l’extrémité du museau. Cet effet vient de la
direction des évents, et de la position de leur orifice.
Ces tuyaux forment une diagonale qui part du fond du
palais, traverse l’intérieur de la tête, et se rend à l’extrémité
supérieure du bout du museau, où elle se termine
par une ouverture inclinée à l’horizon. L’eau
lancée par cette ouverture et par ces tuyaux inclinés
tend à s’élever dans l’atmosphère dans la même-direction;
et sa pesanteur, qui la ramène sans cesse vers la
surface de la mer, doit alors lui faire décrire une parabole
en avant du tube dont elle est partie.
Le macrocéphale n’est pas obligé de se servir d’évents
pour respirer, aussi souvent que la baleine franche :