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de la baleine franche soit une véritable rame élastique
et puissante, plutôt qu’un organe propre à saisir,
retenir et palper les*objets extérieurs.
Cette élasticité et cette vigueur doivent d’autant
moins étonner, que la nageoire pectorale ou l’extrémité
antérieure de la baleine est très-charnue ; que lorsqu’on
dépèce ce cétacée, on enlève de cette nageoire de
grandes portions de muscles; et que l’irritabilité de ces
parties musculaires est si vive, qu’elles bondissent longtemps
après avoir été détachées du corps de- l’animal.
Mais qu’avons-nous à dire du fluide qui nourrit ces
muscles et entretient ces qualités?
La quantité de sang qui circule dans la baleine, est
plus grande à proportion que celle qui coule dans les
quadrupèdes. Le diamètre de laorte surpasse souvent
quatre décimètres. Le coeur est large et aplati. On a
écrit que le trou botal, par lequel le sang des mammifères
qui ne sont pas encore nés, peut parcourir les
cavités du coeur, aller des veines: dans les artères, et
circuler dans la totalité du- système vasculaire sans
passer par les poumons, restoit ouvert dans la baleine
franche pendant toute sa vie, et qu’elle devoit à celte
particularité la facilité de vivre long-temps sous l’eau.
On pourroit croire que cette ouverture du trou botal
est en effet maintenue par l’habitude que la jeune baleine
contracte en naissant de passer un temps assez
long dans le fond de la mer, et par conséquent sans gonfler
ses poumons par des inspirations de l’air atmosphérique,
et sans donner accès dans leurs vaisseaux au sang
apporté par les veines, qui alors est forcé de couler par
le trou botal pour pénétrer jusqu’à l’aorte. Quoi quil
en soit cependant de la durée de cette ouverture, la
baleine franche est obligée de venir fréquemment à la
surface de la mer, pour respirer l’air de 1 atmosphère,
et introduire dans ses poumons le fluide réparateur
sans lequel le sangauroit bientôt perdu les qualités les
plus nécessaires à la vie; mais comme ses poumons sont
très-volumineux, elle a moins besoin de renouveler
souvent les inspirations qui les remplissent de fluide
atmosphérique.
Le gosier de la baleine est très-étroit, et beaucoup
plus qu’on ne le croiroit lorsqu’on voit toute l’étendue
de la gueule de cet animal démesuré.
L’oesophage est beaucoup plus grand à proportion,
long de plus de trois mètres , et revêtu à l’intérieur d une
membrane très-dense, glanduleuse et plissée.
Le célèbre Hunter nous a appris que la baleine, ainsi
que tous les autres cétacées, présentoit dans son estomac
une conformation bien remarquable dans un habitant
des mers, qui vit de substance animale. Cet organe
a de très-grands rapports avec l’estomac des animaux
ruminans. 11 est partagé en plusieurs cavités tres-dis-
tinctes; et il en offre même cinq, au lieu de n en montrer
que quatre, comme ces ruminans.
Ces cinq portions, ou, si on l’aime mieux, ces cinq
estomacs, sont renfermés dans une. enveloppe com