Les Groenlandois assurent que l’on trouve aussi des
dents à la mâchoire supérieure de ce Cétacée. S’ils y en
ont vu en effet, elles sont courtes, cachées presque en
entier dans la gencive, et plus ou moins aplaties, comme
celles que l’on peut découvrir dans la mâchoire supérieure
du cachalot macrocéphàle.
L’orifice commun des deux évents est situé à une
petite distance de l’extrémité du museau.
Artédi a écrit que l’oeil du microps étoit aussi petit
que celui d’un poisson qui ne présente que très-rarement
la longueur d’un mètre, et auquel nous avons
conservé le nom de gad.e oeglejin . C’est la petitesse
de cet organe qui a fait donner au phjsétère que
nous décrivons , le nom de microps, lequel signifie
petit oeil.
Chaque pectorale a plus d’un mètre de longueur. La
nageoire du dos est droite, haute ,et assez pointue pour
avoir été assimilée à'un long aiguillon.
La cavité située dans la partie antérieure et supérieure
de la tête, et qui contient plusieurs tonneaux
d'adipocire, a été comparée à un vaste four
On a souvent remarqué la blancheur de la graisse.
La chair est un mets délicieux pour les Groenlandois
et d’autres habitans du nord de l’Europe ou de l’Amérique*
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1 Histoire naturelle des poissons, tome 11 .
» L ’article du cachalot macrocéphale contient l’exposition de la nature
de l’adipocire ou blanc de cétacée, improprement appelé blanc de baleine,
La peau n’a peut-être pas autant d’épaisseur, à proportion
de la grandeur de l’animal, que dans la plupart
des autres cétacées. Elle est d’ailleurs très-unie,
très-douce au toucher, et d’un brun noirâtre. Il se
peut cependant que l’âge, ou quelque autre cause, lui
donne d’autres nuances, et que quelques individus
soient d’un blanc jaunâtre, ainsi qu’on l’a écrit.
La longueur du microps est ordinairement de plus
de vingt-trois ou vingt-quatre mètres , lorsqu’il est
parvenu à son entier développement.
Est-il donc surprenant qu’il lui faille une si grande
quantité de nourriture, et qu’il donne la chasse aux
bélugas et aux marsouins qu’il poursuit jusque sur
le rivage où il les force à s’échouer, et aux phoques
qui.cherchent en vain un asjle sur d’énormes glaçons?
Le microps a bientôt brisé cette masse congelée, qui,
malgré sa dureté, se disperse en éclats, se dissipe en
poussière cristalline, et lui livre la proie qu’il veut
dévorer.
Son audace s’enflamme lorsqu’il voit des jubartes ou
des baleinoptères à museau pointu ; il ose s’élancer sur
ces grands cétacées, et les déchire avec ses dents
recourbées, si fortes et si nombreuses.
On dit même que la baleine franche, lorsqu’elle est
encore jeune, ne peut résister aux armes terribles de
ce féroce et sanguinaire ennemi ; et quelques pêcheurs
ont ajouté, que la rencontre des microps annonçoit
l’approche des plus grandes baleines, que, dans leur
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