caisse du tympan, offre une grande étendue. Le marteau,
un des osselets de la caisse du tympan, et qui
communique immédiatement avec la membrane du
même nom, présente aussi des dimensions très-remarquables
par leur grandeur.
Mais la spirale du limaçon ne fait qu’un tour et demi,
et ne s’élève pas à mesure qu’elle enveloppe son axe. Il
est si difficile d’appercevoir les canaux demi-circulaires,
qu’un très-grand anatomiste, Pierre Camper, en a nié
l’existence, et qu’on croiroit peut-être encore qu’ils
manquent à l’oreille de la baleine , malgré les indications
de l’analogie, sans les recherches éclairées de notre
confrère Cuvier. Le marteau n’a point cet appendice que
1 on connoît sous le nom de manche ; le tympan a la
forme d’un entonnoir alongé, dont la pointe est fixée
au bas du col du marteau. Le méat, ou conduit extérieur,
n’est osseux dans aucune de ses portions; c’est un
canal cartilagineux et très-mince, qui part du tympan,
serpente dans la couche graisseuse, parvient jusqu’à la
surface de la peau, s’ouvre à l’extérieur par un trou
très-petit, et n’est terminé par aucun vestige de conque,
de pavillon membraneux ou cartilagineux, d’oreille
externe plus ou moins large ou plus ou moins longue.
Ce défaut d’oreille extérieure qui lie la baleine franche
avec tous les autres cétacées, avec les lamantins, les
dugons, les morses, et le plus grand nombre de phoques,
les éloigne de tous les autres mammifères, et pourroi’t
presque être compté parmi les caractères distinctifs des
animaux qui passent la plus grande partie de leur vie
dans l’eau douce ou salée.
L’oreille des cétacées présente cependant des particularités
plus dignes d’attention que celles que nous
venons d’indiquer.
L'étrier, l’un des osselets de la caisse du tympan , n’a,
au lieu des deux branches qu’il offre dans la plupart
des mammifères, qu’un corps conique, comprimé, et
percé d’un très-petit trou.
La partie de l’os temporal à laquelle on a donné le
nom de rocher, et dans l’intérieur de laquelle sont creusées
les cavités de l’oreille des mammifères, est, dans la
baleine,d’une substance plus dure, que dans aucune
autre espèce d’animal vertèbre. Mais voici un fait plus
extraordinaire et plus curieux.
Le rocher de la baleine franche n’est point articulé
avec les autres parties osseuses de la tête; il est suspendu
par des ligamens, et place a cote de la base du
crâne, sous une sorte de voûte formée en grande partie
par l’os occipital.
Ce rocher, ainsi isolé et suspendu, présente, vers le
bord interne de sa face supérieure, une proéminence
demi-circulaire, qui contient le limaçon. On voit sur
cette même proéminence un orifice qui appartient au
méat ou conduit auditif interne, et qui répond à un trou
de la base du crâne.
Au-dessous du labyrinthe que renferme ce rocher r
est la caisse du tympan.