déclat à ce dernier métal. On a présumé, à la vérité
, que le bismuth, pris à l’intérieur, pourroit être
aussi nuisible que le plomb ; mais comme il est
beaucoup moins altérable, il paroît qu’il n’y a
point d’inconvénient à l’allier avec l’étain, dont
on fait des vases pour l’usage ordinaire (i).
On a proposé de substituer le bismuth au plomb
pour coupeler l’or et l’argent, parce qu’il a, comme
le plomb, la propriété de se fondre en un verre,
que les coupelles absorbent, et qui, en disparois-
sant, met à nu le métal que l’on veut obtenir- dans
l’état de pureté.
La propriété qu’a le bismuth de s’amalgamer
parfaitement avec le mercure, pourroit le faire employer
, avec avantage, dans l’étamage des glaces ,
en l’ajoutant à l’étain et au mercure. Le Citoyen
Chaptal présume que cette propriété a suggéré le
nom d'étain de glace, que l’on a donné au bismuth
(2).
Wallerius dit qu’en alliant le bismuth avec l’é-
tain et l’antimoine, on en compose un métal mixte
qui est très-mou, et que l’on peut employer pour
prendre des empreintes, comme celle d’üne médaille
ou d’une pièce de monnoie (3).
On savoit que le bismuth allié avec d’autres mé(
1) Encycl. method., arts et met., article étain p. 482.
(2) Elém. de chimie , t.-I I, p. 223.
(3 ) Systems mineral; , edit. 1778 , t. I I , p. 210-
taux les rendoit plus fusibles. Mais rien n’égale en
ce genre un alliage inventé par le célèbre Darcet,
et dans lequel il entre huit parties de bismuth,
cinq de plomb et trois d’étain. Cet alliage fond
dans l’eau échauffée seulement jusqu’au 67e- degré
de Réaumur, qui répond à 83d du thermomètre
centigrade , c’est-à-dire, sensiblement en de çà du
terme de l’ébullition. Le Cit. Meusniei?, de 1 académie
des Sciences, qui, à l’époque de.cette*découverte
, s’occupoit d’objets relatifs à l’imprimerie,
a fait fondre des caractères composés de cet alliage,
et avec lesquels on a tiré de fort belles
épreuves.
Le bismuth qui a été dissous par 1 acide nitrique,
et ensuite précipité de cette dissolution , au,moyen
d’une certaine quantité d’eau ajoutée à l’acide, est
d'un très-beau blanc, et forme le blanc de fard,
appelé aussi magistère de bismuth.
La dissolution de bismuth, par le même acide,
fournit une encre sympathique, avec laquelle on
* trace des caractères sur le premier feuillet d’un
livre. On imbibe ensuite le dernier feuillet d’un peu
de sulfure alkalin liquide et, un instant après , on
trouve, en ouvrant le livre a la première feüille,
que les caractères ont pris une teinte d’un noir
foncé- On avoit cru que , dans, cette expérience, le
gaz hépatique pénétroit a travers les feuillets., pour
aller se mêler avec la dissolution de bismuth. Mais
le Cit. Monge , en employant un livre dont tous les