d’où il conclud qu’évidemment l’apparence pierreuse
des laves est due à la lenteur de leur refroidissement
(1).
Les partisans de l’opinion contraire ne manqueront
pas de réponses à cette explication. Ils diront,
par exemple , que si le basalte a été soumis à
l’action d’un feu aussi violent qu’on le suppose,
cette action étant capable de fondre des fèld-
spaths et des amphiboles , il faut que ceux de ces
corps qui se trouvent intacts dans certaines laves,
y ayent été régénérés, et ces naturalistes désireront
qu’on leur montre un morceau de ces laves,
fondu par le feu de nos fourneaux $ et exposé
ensuite à un refroidissement lent et gradué, dans
lequel ces mêmes cristaux ayent été aussi reproduits.
Mais on répliquera, peut-être, que nos procédés
artificiels ne sont jamais comparables, en
tout point, à ceux de la nature, et qu’il peut très-
bien y avoir dans ceux-ci des circonstances particulières,
dont l’imitation nous ait été refusée ; réponse
qui paroît d’abord une manière commode
d’éluder une difficulté, et qui cependant peut être
vraie dans bien des cas.
Le magnétisme des laves basaltiques n’est pas
étranger à la discussion présente. M. Kirwan observe
que cette propriété a été regardée, par quelques
minéralogistes, comme l’indice d’une origine
(1 ) Journ. de p h y s., germinal, an 7 , p . 317.
volcanique; mais il ajoute que, suivant le baron
Veltheim, à peine trouve-t-on umbasalte sur mille
qui en soit pourvu, et que d’ailleurs beaucoup
d’autres substances , que personne ne regarde
comme volcaniques , la partagent avec les basaltes
(1). Je désirerois qu’en pareil cas on nous
dît si c’est du màgnétisme simple qü’il s’agit, ou
du magnétisme polaire.
J’ai employé, pour éprouver les basaltes sous
ce point de vue/une aiguille d’une foible vertu,
comme dans les expériences relatives aux mines
de fer, et j’ai trouvé que quand je faisois mouvoir
une des surfaces d’un morceau de basalte
vis-à-vis une des extrémités de cette aiguille,
de manière qu’elle présentât successivement à
celle-ci ses différens points, je parvenois à obtenir
une répulsion; remarquant ensuite le point qui
avoit repoussé l’aiguille, je le présentais à l’extrémité
opposée, et il y avoit attraction. Ayant essayé
de produire les mêmes effets avec des morceaux
de roche cornéenne , et des cristaux d’amphibole,
de grenats, j’ai bien remarqué qu’une partie
de ces corps agissoient par attraction sur l’aiguille
, mais il n’y avoit point de répulsion ; et
ainsi ces minéraux différoient des basaltes , en
ce qu’ils n’avoient point, comme ceux-ci, le magnétisme
polaire. Or, on conçoit aisément, dans