vont fixer principalement notre attention, se trouvent
parmi les produits d’un grand nombre de
volcans. Mais rien en ce genre n’a frappé davantage
les observateurs, que ces amas immenses de
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prismes qui couvrent le bord de la mer, dans le
comté d’Antrim, en Irlande, où ils présentent
l’aspect d’une magnifique chaussée à laquelle on
a donné le nom de chaussée des géans. On a
vu de ce»1 prismes qui avoient jusqu’à vingt mètres 1
de hauteur.
2. Wallerius et les anciens naturalistes ont regardé
ces prismes comme des produits de la cristallisation
proprement dite, et les ont associés sous
la dénomination commune de basaltes, avec des
amphiboles, des staurotides et autres cristaux qui,
depuis, ont porté le nom de schorls (i). Mais il
suffit d’avoir les premières notions de cristallographie
, pour sentir Combien étoient déplacés, parmi
les véritables cristaux , ces prismes si différens les
uns des autres, dans un même heu , par le nombre
de leurs pans et par la mesure de leurs angles , et
ce qui est encore plus fort, qui, ' considérés isolément,
n’ont presque jamais leurs divers pans inclinés
entre eux de la même quantité ; en sorte
que cette égalité d’incidences dans les parties sem-
blablement situées, qui est un caractère général
de la cristallisation proprement dite, devient ici,
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au contraire, une sorte d’exception et presque un
phénomène.
,i A l’égard de l’agent dont la nature s’étoit servi
pour produire ces prismes, Wallerius observe
que plusieurs minéralogistes de son temps en attri-
buoient l’origine au feu des Volcans (1).
Cette opinion a été depuis adoptée par Des-
inarest, Faujas , Dolomieu et d’autres savans naturalistes,
qui tous ont regardé les basaltes comme
de véritables laves fondues par la chaleur des volcans.
Quant à la manière d’expliquer les formes
prismatiques de ces corps , on avoit remarqué
que, dans le cas où plusieurs prismes étoient juxtaposés,
les pans de chacun d’eux étoient égaux
aux pans adjacens des prismes voisins ; que les
inégalités qui étoient en relief sur les pans de l’un
des prismes, correspondoient à des espèces de dépressions
que formoient les pans contigus d’un
autre prisme, et dans lesquelles les premières s’é-
toient en quelque sorte moulées ; qu’enfin, dans certains
lieux, les prismes s’élevoient les uns au-dessus
des autres , comme les différentes assises d’une
colonne, et que’ la base convexe de l’un s’em-
boîtoit dans la base concave de celui qui le sui-
voit, en sorte que les colonnes étoient comme articulées.
D’après ces observations, plusieurs naturalistes