port au nickel (i). Quoi qu’il en soit, l’attraction
exercée par le culot dont il s’agit, sur l’aiguilla
aimantée, fournit seule une forte présomption en
Faveur de l’opinion que le cobalt doit être rangé
aussi parmi les corps susceptibles de magnétisme,
et cela d’autant plus, que le Cit. Vauquelin, témoin
des expériences du Cit. Tassaërt, est persuadé
de leur exactitude.
Si l’on vouloit en entreprendre de nouvelles,
il faudrait éviter, à l’exemple du Cit. Tassaërt,
de choisir quelqu’une des mines dans lesquelles le
nickel est-allié au cobalt, et qui en même temps
contiennent plus ou moins de for, parce qu’on
auroit alors deux causes d’incertitude pour une,
dont il faudroit débarrasser le résultat.
La cristallisation artificielle du cobalt fondu est
très-difficile à obtenir ; elle n’offre, le plus souvent,
que des stries superficielles , qui se croisent , et
représentent une espèce de réseau. Romé de Lisie
a observé dans les cavités d’une masse de cobalt
qui resultoit de la fonte en grand de ce métal, des
groupes de petits cristaux cubiq ues (2).
Le cobalt est susceptible de se convertir en un
oxyde d un gris obscur, que l’on appelle safre. Cet
oxyde, fondu avec de la poudre de cailloux ou de
sable, forme un beau verre bleu, connu sous le
( 1 ) Voyez t. I I I , p. 5i2.
(2) Cristal., t. I I I , p. 122.
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nom de smalt, et que l’on pulvérise pour en faire
la matière du bleu qu’on appelle bleu d’azur ou
bleu de Saxe , de Bohême, de Wirtemberg, etc. „
parce qu’on en prépare dans ces différens endroits
(1).
On emploie ce bleu, avec beaucoup d’avantage ,
pour donner différentes teintes de la couleur bleue ,
aux matières vitreuses, à l’aide desquelles on imite
diverses sortes de pierres, telles que la têlésie bleue %
dite saphir, le lazulite, etc. On fait usage du même
bleu pour peindre les faïences et les porcelaines,
ainsi que pour la peinture à fresque. On le mêle
à l’amidon, pour former ce qu’on appelle empois
bleu. En Allemagne, le smalt le plus grossier sert
de poudre à écriture.
Une des encres sympathiques les plus curieuses, est
celle que donne la dissolution du safre, dans l’acide
nitromuriatique, à l’aide de la digestion. Les carac-.
tères tracés avec cette encre restent invisibles lorsque
le papier est sec ; mais si l’on expose ce papier
au feu , ils paroissent sous une belle couleur verdâtre.
Le refroidissement suffit pour les faire dis-
paroître, et l’on peut répéter cette expérience un
grand nombre de fois, en évitant de trop chauffer
le papier ; car alors la couleur des caractères reste
fixe (2).
(1) Encyclop. méthod., arts et m e t., t. I , au mot bleu.
(2) J’ai vu des écrans sur lesquels on avoit dessiné, avec