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Suède, dont l’axe a quelquefois trois centimètres,
ou environ i 3 lignes de longueur.
A l’égard de la variété à laquelle on a donné
le nom d’aimant, parce que l’action de ses pôles
a beaucoup plus d’énergie , il en existe des masses
considérables en Suède, en Norwège , en Chine ,
à Siam , aux îles Philippines , etc.
2. La théorie de l’aimant ne doit pas être étrangère
au naturaliste, surtout à celui qui s’occupe
de géologie, puisque c’est du globe terrestre qu’émanent
les forces qui dirigent le fçr suspendu librement.
Æpinus, guidé par l’observation des pôles de
la tourmaline., qur s’offroit à ses yeux comme une
espèce de petit aimant électrique, conçut et exécuta
en partie l’idée heureuse de lier, dans une
même théorie, les phénomènes du magnétisme et
ceux de l’électricité. Coulomb , en reprenant Cette
idée au point ou l’avoit laissée Æpinus, 1 a développée
d’une manière si neuve et si savante, qu il
semble avoir plutôt créé la science, que perfectionné*
ce qui en existait'jusqu’alors (r).
5. Avant de décrire des phénomènes dui&agne-
( i ) La nécessité où nous sommes de nous borner ici à ce
qui intéresse plus partieulièrénlént le minéralogiste , né nous
permettra que d’indiquer 'quelques-uns des résultats de ce
célèbre physicien. Ceux qui.voudront prendre ,pne eonnois,-
sance plus approfondie de sa théorie , peuvent consulter les
mémoires qu’il 'a publies, parmi ceux de 1 A^cademie des
Sciences, an 1785 et suiV. .
D E M I N É R A L O G I E . i 5
tisme naturel, nous exposerons succinctement les
notions élémentaires indispensables pour les bien
saisir.
Quoique le fluide magnétique soit assujetti aux
mêmes lois que le fluide électrique, il en diffère
cependant pat sa nature et par ses propriétés , au
moins dans 1 état actuel de uos connoissances. Car
outre qu il n’agit que sur le fer, ou tout au plus sur
deux ou trois métaux, il ne se transmet point d’un
de ces corps à 1 autre , ainsi que nous le dirons dans
un instant, au lieu que ces mêmes corps sont d’ex-
cellens conducteurs du fluide électrique.
4. Nous considérons le fluide magnétique, de
même que le fluide électrique , comme étant composé
de deux fluides particuliers, dont telle est la
manière d’agir, que les molécules de chacun se repoussent
mutuellement en raison inverse du carré
de la distance, et attirent les molécules de l’autre
fluide suivant la même loi. Coulomb a démontré
1 existence de ■ cette loi par des expériences aussi
décisives que celles qui l’établissent relativement au
fluide électrique.
5. Tant que le fer ne donne aucun signe de
magnétisme , les deux fluides restent intimement
unis ou se neutralisent mutuellement. Mais dans
le passage à l’état de magnétisme sensible, ils sè
dégagent, ou , ce qui' revient au mêmey le fluide
total qui naît de leur combinaison se décompose ;
en sorte que la partie de l’aimant qui se dirige libre