
 
		tagnes les plus élevées,  telles  que  les  chaînes  centrales  
 des  Alpes;  les  Cordelières,  au  Pérou;  le  
 Caucase,  entre  la Mer Noire et  la Mer Caspienne ;  
 les monts  Altaï,  près  du  pays  des  Calmoucs,  et  
 toutes  ces masses  qu’on pourroit  appeler les ge'ans  
 du  tnonde  inorganique.  On  les  retrouve  en  une  
 multitude  d autres  endroits,  où  elles  forment  des  
 montagnes d’une moindre hauteur, et toujours dans  
 les  terrains que l’on  considère comme primitifs.. 
 Les anciens naturalistes, qui ne  voyoient  dans le  
 granité  que  des  fragmens  de  grains  de  différentes  
 substances  agglutinés  à  peu  près  de  la même manière  
 que  ceux  dont  le  grès  est  formé,  avoient  
 puise  dans  cette  idée  le  nom  de  granité,  qui  signifie  
 une  pierre  grenue.  Aujourd’hui,  la plupart  
 des  géologues  ont  adopté  l’opinion  que  le  granité  
 est  un  produit  de  la  cristallisation  simultanée  de  
 differens élémens dissous dans un même liquide (i}. 
 Les roches Cornéennes  et  autres ,  connues  sous  
 le nom  de  porphyre ,  différent  des  granités, en ce  
 qu’on y  remarque une  espèce  de  ciment,  qui sert  
 à  lier  de  petits  cristaux,  de  manière  cependant  
 que  le  ciment n’est  pas  venu,  comme après coup,  
 saisir  ces  cristaux  déjà  formés,  mais  que  le  tout  
 a été  encore produit  comme  d’un même jet. Ainsi,  
 dans  l’opinion  que nous suivons  ici,  à mesure que 
 ( i)   V oyez ,  entre autres, Saussure,  Voyage dans les Alpes,  
 N os- 136,  600  et  suiy. 
 la matière  du  ciment  se  déposoit  par  l’effet  d’une  
 agrégation  très - confuse,  semblable  à  celle  qui  a  
 lieu  dans  les  eaux mères  des  dissolutions  salines,  
 elle  enveloppoit  de  petits  cristaux,  auxquels  une  
 matière  plus  pure  que  celle  du  ciment  donnoit  
 naissance  dans  le  même  instant,  et  c’est  en  quoi  
 le  porphyre  est  distingué  des  pouddings  et  des  
 brèches. 
 2.  Le  beau  granité  rouge  d’Egypte  a  fourni  la  
 matière  de  ces  magnifiques  obélisques  d’une seule  
 pièce,  que  l’on  admiroit  à  Rome;  et  Boè'ce  dit  
 qu’il  a  fallu  vaincre encore plus de difficultés pour  
 les  transporter et les mettre  en place,  que pour les  
 travailler (1). On s’est servi du même granité, ainsi  
 que du granité noir, pour faire différentes statues (2).  
 On voit dans les collections  d’antiques, des vases et  
 autres  ouvrages  de  granité,  de  porphyre  et  d’o-  
 phite,  dont  chacun  emprunte  un  caractère  particulier  
 du  ton et de  l’assortiment  des  couleurs  qui  
 ornent  sa  surface. 
 On  emploie  le  porphyre  poli,  pour  y  broyer  
 diverses  substances  que  l’on veut  réduire  en poudre  
 très-fine.  C’est ce qui s’appelle porphyriser. 
 3.  La  pierre  de  touche,  si  connue  par  l’usage  
 que les  orfèvres  en font,  surtout pour  essayer l’or,  
 est souvent  un moreeau de  roche-cornéenne  dure 
 (1)  Gemmar  et  lapida  hist.,  1.  I l ,  c.  28r. 
 (2)  Encycl. méthod.  ;  an tiqu ités t.  I I I ,  3e.  part.,  p.  58.