T R A I T É
lections, sous le nom d'etain natif $ et ce pourroit
etre un sujet de douter que ces derniers fassent
eux-memes un produit immédiat de la nature.
Mongez avoit essayé inutilement de faire cristalliser
la fonte de l’étain ; mais Lachenaye y a
réussi, en faisant fondre le métal à plusieurs reprises.
Il a obtenu, par ce moyen, selon le Citoyen
Fourcroy, des cristaux saillans, chargés de petites
aspérités, qui sont disposées par files longitudinales
(i).
L étain, avec des qualités fort inférieures à celles
de 1 argent, auquel il ressemble jusqu’à un certain
point par sa couleur, dans l’état de pureté, est un
métal vraiment précieux par la diversité des usages
auxquels il se prête. Sa surface n’est point corrodée
par 1 action de l’air et de l’humidité, comme
celle du cuivre et du fer ; seulement elle perd son
éclat, et se couvre d’une légère pellicule d’oxyde.
Cette résistance, que l’étain oppose à des agens
destructeurs, le rend propre à fournir la matière
d une multitude de vases pour l’usage domestique ,
dont l’inconvénient réel est d’avoir une mollesse
qui les rend sujets à se déformer. On a cru longtemps
ces vases dangereux, à cause de l’arsenic
dont l’étain est rarement exempt. Mais les expériences
faites avec beaucoup de soin par Bayen et
Charlard, ont démontré que la quantité d’arsenic
(x) Élém. d’hist. nat. et de chimie, t. I I I , p.
unie à l’étain du commerce étoit si petite , que
l’usage journalier des vases faits avec ce dernier
métal ne pouvoit causer aucune altération sensible
dans l’économie animale (i). •
L’étain allié par la fusion avec les autres métaux,
les rend presque tous plus durs et plus sonores
; et ce qu’il y a en cela de remarquable,
c’est que plus les métaux auxquels on l’unit sont
ductiles par leur nature , et plus leur ductilité,
toutes choses égales d’ailleurs, est altérée par un
mélange d’étain.
Le bronze ou l’airain des modernes est un alliage
de cuivre>et d’étain, dans lequel il entre environ
20 ou 22 parties d’étain sur ioo.
On emploie rétain, conjointement avec le plomb,
pour la soudure et pour l’étamage ordinaire. Les
matières résineuses ou grasses dont on a soin, dans
ce cas, de saupoudrer ou d’enduire la surface des
vases que l’on -veut étamer, sont destinées à opérer
la réduction des particules métalliques oxydées
par l ’effet de la chaleur, c’est-à-dire, à les ramener
de l’état pulvérulent où elles refuseraient de s’unir,
avec la surface du vase, à l’état de liquidité nécessaire
pour mettre en jeu l’affinité q u i produit la
cohésion.
Le fer b la n c n’est autre chose qu’un fer que Ion
a étamé sur ses deux faces, en le plongeant dans-
( i) Recherches sur Fétain.