pour des segmens d’octaèdres réguliers ( i ) , semblables
à ceux que l’on détacheroit en faisant ,
dans un octaèdre entier, deux coupes parallèles
à deux faces opposées , et situées à égale distance
du centre. On trouve de ces segmens d’octaèdre
parmi les variétés duspinelle, de l’alumine sulfatée
et du cuivre pyriteux. La conformité d’aspect
qu’ont avec ceux-ci les cristaux de fer des volcans,
a probablement fait illusion à Romé de Lisle,
cet observateur d’ailleurs si attentif, en sorte quil
se sera dispensé de mesurer les angles de ces cristaux.
J’avois déjà averti, dans le Journal des
mines (2), que l’incidence des bases sur les faces
latérales, qui ne devroit être que de I09d 28' ,
dans l’hypothèse de l’octaèdre régulier, étoit d’environ
122d, et par de nouvelles mesures, je trouve
à peu près, I23d, c’est-à-dire^ que la différence
est i3d 7. Je m’étois abstenu en même temps de
prononcer sur la structure des cristaux dont il
s’agit, n’ayant encore, à cet égard, que des indices
qui demandoient à être vérifiés. J ai reconnu
depuis que ces cristaux avoient pour forme primitive
un rhomboïde un peii aigu semblable a
celui de la fig. 122, en sorte que j’avois continué de
(1) De Lisle, cristal., t. I I I , p. 188. De Born, catal.,
t. I I , p. 267. Lametherie , théor. de la terre , 2e. edit. ,
,t. I , p. 226.
(2) N®. 3i i p. 531. ..
les regarder comme une espèce particulière, que
je nommois fer pyrocète, c’est-à-dire, qui a le
domaine du feu pour patrie.
J’étois alors dans l’idée que les cristaux de fer
de l’île d’Elbe dérivoient de la forme cubique.’
Stenon, qui les avoit décrits le premier, disoit qu’ils
avoient six faces pentagones qui caïncidoient exactement
avec les faces du cube, et ajoutoit que
toutes les autres faces étoient produites par les
angles du cube, tronqùés d’une certaine manière (1).
Romé de Lisle avoit adopté cette opinion , qui
depuis est devenue générale parmi les naturalistes.
Je m’y étois éonformé moi-même dans ce que j’ai
écrit sur ce sujet ; et en appliquant la théorie aux
formes secondaires , je les avois fait dériver du
cube, par des lois simples de décroissement, qui
conduisoient à des angles sensiblement conformes
à ceux que me donnoit l’observation.
A l’égard des cristaux de fer de Framont, Romé
de Lisle les considéroit comme des modifications
du dodécaèdre à plans triangulaires isocèles, dont
effectivement ils présentent la forme, excepté que
leurs pyramides sont incomplètes dans leurs sommets
, et quelquefois aussi dans leurs angles latéraux.
Néanmoins ce célèbre naturaliste pensoit
que les variétés de cette mine étoient en même
temps des modifications plus ou moins prochaines
(x) Collect, acad., partie étrang., t. IV , p. 400.
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