la fusion est un émail blanc, semblable à celui
que donne le feld - spath ordinaire , le petrosilex
peut être classé dans la méthode , et Dolomieu
pense qu’il doit y occuper une place distincte,
sous ce même nom de petrosilex.
Mais si le feldspath n’est plus prédominant, si
des substances étrangères s’y font reconnoître ,
d’une manière apparente, soit par le seul aspect
de la pâte, soit par le résultat de la fusion, qui
cesse d’être blanc et brillant, alors le petrosilex
sort des limites de la méthode; il devient une
roche, et c’est dans ce dernier état qu’il constitue
, suivant Dolomieu, la base de certains agrégats
, et en particulier celle du porphyre noir
de Corse. Ce même petrosilex très-mélangé, est
regardé comme un hornstein par Werner, qui apr
pelle ces sortes de porphyres, hornstein porphir,
4- J’avoue qu’en considérant le petrosilex sous
le même point de vue, j’aurois été porté à le réu-*
nir plutôt au feld-spath, dont il auroit conservé
le nom spécifique, avec une épithète qui auroit
indiqué la modification particulière sous laquelle
il se présente iyi, et cela par les mêmes raisons
qui m’ont déterminé à faire du silex-une simple
soudivision du quartz. Mais ayant rencontré d’ailr
leurs des minéralogistes très-instruits, qui ne tonn
boient pas entièrement d’accprd sur le fond même
de la question, je veux dire sur l’analogie dç nature,
d’une part entre le petrosilex et le feldspath,
et d’une autre part entre les variétés homogènes
, au moins en apparence, du même petrosilex
et les mélanges de feld - spath avec les
autres ingrédiens des granités, qui constituent la
base de certains porphyres (1), j’ai cru devoir
attendre que le temps imprimât le sceau de l’évidence
à une opinion quia déjà en sa faveur un si
haut degré de vraisemblance et des autorités dun
si grand poids. La maxime qu’il ne faut rien précipiter
, n’est nulle part plus vraie qu’en matière
de science , et c’est parce qu’on s’en est écarte,
que nos connoissances ont souvent rétrograde dans
les circonstances même où l’on croyoit les avancer
vers leur but,
XVI I I . S c a p o l i t e (m.) de Dandrada (2) ;
R a p i d o l i t h e ) d’Abildgaard. Le premier
" nom signifie pierre en tiges, et le second pierre
q, baguettes. . ' ■
Les cristaux qui m’ont été donnés sous l’un ou
l’autre de ces noms, par MM. Abildgaard, Man-
(1) On pourroit jeter encore des doutes sur le rapprochement
que nous avons fa i t , en nous conformant à la
même opinion, du petrosilex jaspoïde et du petrosilex résinite
avec la première variété. E n fin, j’observerai que les natu-
• ralistes qui sont de cette opinion rangent aussi, parmi les
yariétés du petrosilex, le jade dont j ’ai déjà parlé , et
qui me paroît en différer trop sensiblement pour lui être
réuni, même d’une manière provisoire.
(2) Journ. de p h y s . , fructidor, an 8 , p-. 2^6.