Cette substance forme de longs prismes striés
et arrondis, dont quelques-uns offrent des portions
de faces planes , qui paroissent faire entre elles des
angles de I 2 0 d , comme dans le prisme héxaèdre
régulier. Leur couleur est d’un rouge de lilas, et
quelquefois d’un rouge' très-pâle. Klaproth dit
qu’elle passe au fauve et au vert dans certains
morceaux.' Ils présentent quelquefois , à l’intérieur
, de légères apparences de lames situées longitudinalement.
Mais, le plus souvent, ils ont
dans tous les sens une cassure terne et terreuse,
surtout ceux dont la couleur est foible. Ils sont
assez durs pour rayer le verre. Us deviennent
électriques par la chaleur, mais à un degré peu
sensible. Leurs fragmens sont infusibles au chalumeau.
I
Ces prismes sont engagés, les uns dans la lépi-
dolithe de Rosena, les autres dans un quartz blanchâtre
, qui se trouve au même endroit. Deux minéralogistes
célèbres d’Allemagne , Estner et Lenz,
les ont regardés comme une variété cristallisée de
la lépidolithe elle-même.‘ Mais Klaproth dit, que
d’après leurs caractères extérieurs, et un essai qu’il
en a fait par la voie sèche, il est persuadé qu’ils
appartiennent plutôt au béril schorlacé, qui est
notre pycnite. Ils ont encore beaucoup plus d’analogie
avec la substance de Sibérie | décrite précédemment
, par leur dureté, par leur infusibilité et
par leur propriété électrique ; et je ne les crois pas
D E M I N É R A L O G I E . 407
déplacés à côté de cette substance, en attendant
des observations plus décisives (1).
XXIII. T r i p h a n e (m) , c ’e s t - à - d i r e , apparent
dans trois sens.
Spodumène , Dandrada , journ. de phys., fructidor
3 an 8 , p. .240.
Cette substance forme des masses lamelleuses,
d’un blanc légèrement verdâtre, divisibles en prisme
(1) Il se présente ici une remarque assez singulière , relativement
aux travaux des chimistes sur différens ininé-
raux qui ont des caractères communs avec celui dont il
s’agit. Dans l’hypothèse où ce minéral èfr la tourmaline apyre
seroient de la même nature ; ils rehfermeroient tous les deux
à peu près la moitié de leur poids de silice et d’alumine ,
d’après l’analyse faite par le Cit. Vauquelin; or , la pycnite
a donné,à Klaproth un résultat semblable. D ’une autre part,
le rapport de la silice à l’alumine , dans l’aiialyse de la tourmaline
apyre par les Cens. Garin et Pêcheur, est celui de
3 à 4 > qui s’éloigne peu du rapport entre les mêmes principes
, dans l’analyse de la pycnite faite par Vauquelin; ce
rapport étant celui de 36 à 5z , ou de 9 à i 3. Mais si l’on
s’eri tient uniquement aux résultats de ce dernier chimiste,
la tourmaline apyre ( et il en faudra dire autant de la substance
de Rosena ) , différeroit sensiblement de la pycnite ,
par les proportions de ses principes composans. Car alors
il y aura à peu près égalité dans la première entre les quantités
des deux terres , tandis que dans l’autre le rapport est,
comme nous venons de le dire , celui de 9 à x3 .