Malgré les témoignages d'un grand poids, que
nous avons cités, les naturalistes soht encore partagés
sur l’existence du fer natif. Le Cit. Guy ton
a même été jusquà en nier la possibilité, et il se
fonde sur cé que le fer ne devient réellement dué-
tfle, qu’après qu’il1 a passé sous le marteau, et süf
ce qu’il n’y a aucune dissolution, soit lmmide,
soit par le feu, qui puisse suppléer à cette opération
(i). Si les observations que l’on pourroit ici
opposer à la théorie; étoient absolument décisives f
il faudroit en conclure , ainsi qu’on fa fait par rapport
à d’autres objets1, que nous ne connoissoiis
pas toutes les ressourcés de la nature.: Mais dariS
l’état actuel des choses , il * est plus sage de' se
ranger parmi céux qui doutént éiicôre.
h Le fer est susceptible, en général, de trois états
différens , qui exigent aulânt d’opérations parti-
cùlières. Cé qu’on appelle fe r f)n d u '( f) f eSt! le
métal dépouillé , par une prëffiièrë fusion, d’une
pârtië' plus ou moins considérable de son. OXy-
* gène, et qui s’est emparé d’une partie du charbon
avec lequel il étoit en contafcf dans lé! fbdr-!
néaU de fonte. 5 : > 1 : 1 a 4 u / > #
On distingue la fonte , ’ suivant sà cassurè f en
fonte blanche et en fonte grise. 'La ’première a un ,
(1) Journ. de phys. ,;août, 1776,,, p. i 35. ;
> (2) On se sert aussi, dans le même sens, des expressions
de fe r cru , fe r coulé , fe r de gueuse. ■
tissu lamelleux et brillant ; elle est dure et sujette
à se casser. Le tissu de la seconde est mat
et grenu ; elle est plus flexible et plus facile à entamer.
On attribue cette différence à la proportion
de charbon, qui est moindre dans la fonte
blanche, et plus considérable dans la fonte grise.
Le fer coulé, ou fer fondu, est susceptible d’une
seconde fusion, ou , ce qui est la même chose , en
d’autre termes , il n’est pas encore malléable. Car
le fer a cela de particulier , qu’il ne peut posséder
l’une de ces qualités , la fusibilité et la ductilité ,
qu’aux dépens de l’autre. Pour communiquer au
fer coulé cette ductilité, qui est le but principal de
l’opération , on le porte d’abord dans un second
fourneau, que l’on nomme fourneau d'affinage ou
affnerie s et dont la température très-élevée détermine
, par un nouveau jeu d’affinités, l'oxygène
qui restoit dans la fonte à se combiner avec
le carbone dont elle s’étoit emparée , pour former
de l’acide carbonique qui se dégage. Le fer se
trouve alors dans le plus grand état de pureté
auquel l’art puisse l’amener. On l’expose ensuite
à l’action d’un gros marteau , dont les coups redoublés.
rapprochant les parties métalliques, les
lient davantage entre elles, et rendent le fer ductile.
On le nomme alors fer forgé 3 fer battu ou
fe r affiné. Dans ce nouvel état, il n’est plus fusible
, et le feu le plus violent de nos fourneaux
peut au plus l’amollir et le convertir en une es