Caract. chim. Infusible.
Soluble par tous les acides.
Le fer, tel que la nature l’a produit en immense
quantité, est bien différent de celui dont l’aspect
et l’usage nous sont si familiers. Ce n’est presque
par tout qu’une masse terreuse , une rouille sale et
impure ; et lors même que le fer se présente dans
sa mine avec l’éclat métallique , il est encore éloigné
d’avoir les qualités qu’exigent les services multipliés
qu’il nous rend, L ’homme n’a eu guère besoin
que d’épurer l’or. Il a fallu, pour ainsi dire ,
qu’il créât le fer ; et lorsque l’on considère que l’art
de travailler cejnétal, qui réunit tant de procédés
industrieux, qui triomphe de tant de difficultés
et d’obstacles , et qui emploie si ingénieusement
le feu et le fer même , pour dompter le fer, remonte
jusqh’à la plus haute antiquité , et au-dela
du déluge (i) , on est porté à regarder la première
idée de cet art admirable comme une sorte
d’inspiration , et à croire que lé même Dieu, dont
la main bienfaisante avoit fait naître , avec tant
de profusion , dans le sein de la terre, le plus
utile des métaux, a daigné encore suggérer à 1 esprit
humain les moyens de l’assortir à nos besoinsy
et de nous faire jouir de tous les avantages qu’il
recèle.
Ce métal, déjà répandu si abondamment dans
( l ) Génèse, cli. 4 , v. 22.
D E M I N É R A L O G I E . 3
les mines qui lui sont propres , s’introduit presque
par tout, et remplit, pour ainsi dire, toute la nature
de ses différentes modifications. Une multitude
de substances terreuses, telles que les serpentines,
le feld-spath opalin, le corindon, etc.,
le renferment sous la forme de grains attirables.
Il fait dans un plus grand nombre encore la fonction
de principe colorant. Les teintes de la télésie,
de la topaze, du grenat, les veines colorées qui
diversifient la surface des quartz, nommés agathesy
et des marbres, etc., sont l’effet de son union avec
l’oxygène en diverses proportions; et l’on pour-
roit dire, du moins par rapport au règne miné-
raf (1) 5 que quand la nature prend le pinceau,
c’est très - souvent le fer oxydé qui est sur la
palette.
Parmi les auteurs qui ont cité du fer natif,
quelques-uns paroissent n’avoir pas saisi le véritable
état de là question. Ainsi de Born donne
le fer natif comme une véritable espèce , qui,
dans sa méthode, est la première du genre fer,
tandis quil jette lui - même des ¡ doutes *sur les
deux variétés qu’il cite , en avertissant que la première
étoit accompagnée d’une matière vitreuse
jaune et transparente, et que la sècôndé së trôu-
voit dans dés endroits ou il y avoit probable(
i ) On a aussi attribué au fer la couleur di* Sang et*celle
des fleurs, niais sans en donner de 'prôuVes suffisantes..
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