Il y a aussi des substances que l’on a regardées
comme de troisième formation , et d’autres mêmes
comme de quatrième formation.
4°* Les sinuosités que forment, de part et d’autre,
les vallées qui existent entre les montagnes
primitives, ne se correspondent pas, ainsi qu’on
l’avoit cru ( i) , de manière qu’il y ait toujours
un angle rentrant opposé à un angle saillant. Cela
n a lieu que pour les vallées de formation récente,
qui ont été creusées par les rivières et les tor-
1 ens. Mais les anciennes vallées présentent souvent,
au contraire , des renflemens et des étranglemens,
et quelquefois même elles sont barrées à l’une de
leurs extrémités , ou même à toutes les deux, par
des montagnes d’une hauteur considérable (2).
5 . On a remarqué qu’en une multitude d’endroits
, la situation actuelle des masses ofïroit les
indices d une cause destructive de leur premier
ai rangement, en sorte, par exemple, que des couches
qui avoient été visiblement produites dans
une position horizontale ou à peu près, se troti-
voient relevées et inclinées à l’horizon , ou quelquefois
meme situées verticalement Ç5).
(1) Bourguet, ibid. , p. 181 et suiv. Buffon , liist. na t.,
édit'. in-12 , t. I , p, 105.
(2) Saussurs , voyage dans les Alpes, Nos- 577 et 920.
(3) Voyez la belle observation faite par Saussure au sujet
du relèvement des couches de pouddingue de Valorsine,
Voyage dans les Alpes, N ° . 689.
6°. Enfin , en jugeant des progrès qu’ont dû faire
anciennement les causes qui produisent des com-
blemens, des attérissemens et autres effets semblables
, par celui qu’elles ont fait depuis des
époques connues, on en a conclu ( 1 ) que nos
continens étoient d’une date peu ancienne, et qu’on
avoit eu recours , sans fondement, pour expliquer
leur formation à des causes qui auroient agi, pendant
une série de siècles capables d’effrayer l’imagination
(2).
(1) Saussure, voyage dans les Alpes, N os- 625 et 1101.
Dolomieu , journ. de-phys. 3 janvier, 1793, p. 47. De Luc,
lettres sur l’histoire physique de la terre , p. 233 et suiv.
(2) Une des principales raisons sur lesquelles s’appuyoient
ceux qui assignoient à nos continens une date très - ancienne
, étoit l’observation des dépouilles d eléplians et de
rhinocéros , trouvées dans les climats glacés de la Sibérie.
On en concluoit que ce pays, qu’on regardoit comme la
patrie de cep animaux , ayant joui alors de la température
élevée qui leur est nécessaire, avoit subi, depuis, un refroidissement
dont la durée de voit embrasser une suite innombrable
de siècle?. Mais la disposition des ossemens qui
avoient appartenu aux aniinau* vdont il s’a g it , et surtout
l ’inspection des carcasses de rhinocéros , trouvées avec leur
peau entière , et des restes de tendons , de ligamens et de
cartilages qui n’auroient pu échapper à la putréfaction dans
un pays chaud, ont fait reconnoitre au célèbre Pallas, que
les cadavres d’éléphans et de rhinocéros avoient dû être
transportés de leur lien natal dans le sol glacé de la Sibérie,
par une violente inondation, et l ’ont convaincu, comme il
le dit lui-même , de la réalité d’un déluge arrivé sur notre