Jai reçu de Suède un morceau d’antimoine
natif de Salberg , dont les lames sont engagées
dans une chaux carbonatée blanche. Celui d’Al-
lemont a le quartz pour gangue.
2. La structure de l’antimoine natif est la plus
compliquée que j aie encore observée. J’ai employé
, pour la déterminer | des masses d’antimoine
épuré par des fusions réitérées. Quoique les joints
naturels fussent tres-sensibles, comme il y en avoit
dans vingt directions différentes , ainsi que nous
le verrons bientôt, la percussion qui n’en met-
toit jamais à découvert qu’une partie sur un même
fragment, faisoit naître des combinaisons qui va-
rioient sans cesse , d’où résultoient différens solides
plus ou moins irréguliers ; en sorte qu’il n’étoit
pas facile d’apercevoir le terme où devoit aboutir
la division mécanique , dans le cas où elle eût
présenté 1 ensemble de toutes les faces cachées dans
1 intérieur de la masse. Il a fallu beaucoup de
tâtonnemens pour reconnoître que le métal étoit
divisible parallèlement aux faces d’un octaèdre
régulier, et en meme temps d un dodécaèdre rhomboïdal.
Cette première recherche fhye, il s’en présen-
toit une seconde, pour savoir quelle forme de
molécule intégrante devoit être adoptée de préférence
; car dans ces sortes de cas , que l’on peut
assimiler aux problèmes indéterminés de la géométrie
, on est réduit a faire une hypothèse, qui
aura en sa faveur un grand degré de probabilité,
si elle est d’une simplicité remarquable. Voici le
résultat auquel je me suis arrêté.
Supposons d’abord que l’on se borne aux huit
coupes qui produisent l’octaèdre régulier A G
(Jig. 2o3 ) pl. LXXXII. En raisonnant de cet
octaèdre comme de celui de la chaux fluatée ( i ) ,
on pourra le concevoir comme uniquement composé
d’une infinité de petits tétraèdres réguliers,
réunis par leurs bords. Mais pour plus de simplicité
, ne considérons l’octaèdre que comme formé
de huit tétraèdres, dont deux sont représentés sur
la figure, et choisissons, comme exemple,, celui
qui a pour face extérieure le triangle abd 3 et
dont les faces intérieures sont les triangles abc 3
ade 3 bdc, qui ont leurs sômmets situés au centre
de l’octaèdre. On voit séparément ce tétraèdre ,
fig. 204.
Remarquons j avant d’aller plus loin , que pour
transformer l’octaèdre en dodécaèdre rhomboïdal ,
on pourrait supposer des plans coupans qui, en
partant des douze arêtes, s’avançassent parallèlement
à eux-mêmes jusqu’à ce que toutes les faces
de l’octaèdre eussent disparu. Il faudrait de plus,
que chaque plan fut perpendiculaire au carré,
dont l’arête de départ serait un des cotés ; ainsi,