dans un état où elle offrît des caractères plus
parlans.
Je citerai , à cette occasion , une substance en
lames rougeâtres , nacrées , dont le Cit. Lelievre
vient d’acquérir un échantillon , et que le Cit. Do-
lomieu a reconnue pour être la même qu’il avoit
découverte, il y a plusieurs années, dans le Tyrol.
Elle est engagée dans une roche quartzeuse verdâtre,
mêlée de petrosilex rougeâtre, et renfermant
des pyroxènes. Elle ne forme point de gelée dans
les acides, et a d’ailleurs tous les caractères de la
stilbite.
S E C O N D A P P E N D I C E .
A g r é g a t s de différentes substances
minérales.
J’ai déjà eu plusieurs fois occasion d’observer,
dans cet ouvrage, qu’une méthode minéralogique,
pour suivre une marche régulière et soumise à
des principes fixes et certains , c est-a-dire, pour
être une véritable méthode, ne devoit offrir que
des espèces proprement dites, que des substances
qui formassent comme une série d unités bien détachées
les unes des autres ; et j’ai essayé de déterminer
cette série , en partant de l’idée que les
molécules intégrantes doivent avoir la plus grande
influence dans la distinction des espèces (1). Mais
cette idée est subordonnée * dans la pratique , à
Certaines considérations.particulières, qui, sans lui
porter atteinte, la plient, en quelque sorte , au
travail de la nature.
Il est rare de rencpntrer un minéral uniquement
composé de ses propres molécules intégrantes,
sans aucun mélange de molécules étrangères. Le
plus léger degré d’altération qui puisse résulter
de ce mélange , est celui qu’occasionnent certaines
matières colorantes , tellement disséminées dans un
minéral, que, s’il est d’ailleurs susceptible de transparence
, elles ne nuisent pas sensiblement à cette
qualité. Telle est l’émeraude verte , colorée par
‘l’oxyde de chrome. En partant de ce terme, et
en parcourant la série des différens minéraux ,
on voit l’influence des principes additionnels s’accroître
par degrés , et modifier de plus en plus
les qualités de la substance a laquelle ces principes
s’associent, de manière cependant que celle-ci ,
dans certaines circonstances, conserve encore un
ou plusieurs de ses principaux caractères, qui
(1) Je n ai pas la prétention d’avoir toujours fa it, avec
un'égal succès , l'application des principes qui m’ont dirigé
pour la formation de la méthode que je propose dans ce
Traité. J’ai préféré quelquefois ,de laisser subsister d’anciennes
espèces qui ne me paroissoient pas nettement déterminées
, lorsque je ne me croyois pas encore assez éclairé
pour savoir comment arranger ce que j’aurois déplacé.