divisent pendant leur chute ; les pouzzolanes tombent
les premières et plus près de la bouche ; voilà
pourquoi elles sont ordinairement dans le centre
des monticules volcaniques, pendant que les scories
en occupent la surface.
Les pouzzolanes unies, dans les proportions convenables
, avec la chaux, produisent un ciment de
la plus grande solidité , et capable d opposer une
longue résistance à l’action des eaux. C’étoit le
ciment par excellence des anciens Romains , pour
les acqueducs et autres ouvrages exposés a une
humidité habituelle.
2. jOn trouve à Menât, du côté de Riom, dans
la ci-devant Auvergne , des thermantides tripo-
léennes, que Saussure a reconnues pour avoir été
originairement des schistes, que 1 action des feux
volcaniques avoit fait passer a 1 état de tripoli (i).
Ce savant naturaliste ayant examiné différens frag-
mens de schiste provenant du même endroit, en
trouva qui étoient du plus beau noir , et avoient
d’ailleurs une structure semblable a celle des frag-
mens rouges qui formoient le tripoli. Ils devenoient
rouges eux-mêmes, quand on les exposoit au feu;
il en observa plusieurs qui étoient noirs à une
extrémité , rouges à l’autre, et qui, dans linter-
valle, passoient par toutes les nuances intermédiaires.
« Je ne saurois donc douter, ajoute-t-il, que cette
(x) Voyages dans les Alpes , N ° . i 5Sj.
espèce de tripoli n’ait subi l’action du feu, mais
une chaleur lente, douce, telle que celle des mines
de charbon en état de combustion, plutôt qu’une
fusion telle que celle des matières volcaniques proprement
dites. -— Car la structure, je le répète,
de la pierre noire, qui paroît n’avoir pas été brûlée
, est la même que celle de la rouge, qui paroît
l’avoir été. Il y. a lieu de croire cependant que l’action
du feu rend celle-ci plus propre à polir les
pierres et les métaux ; car les ouvriers refusent
absolument les morceaux noirs, et n’achètent que
ceux qui sont rouges ou jaunes » (i).
3. Les cendres volcaniques sortent des cratères
au milieu d’une colonne de fumée, et sont ensuite
transportées par les vents à de grandes distances.
Celles de l’Etna arrivent à Malte; on dit même
qu’elles sont quelquefois parvenues jusqu’en Libye
et en Egypte. Lorsque ces cendres sont encore
suspendues dans l’atmosphère, et que les vapeurs
qui s’y trouvoient en même temps dissoutes se condensent
, le mélange des unes et des autres produit
ces pluies terreuses qui tombent quelquefois à une
assez grande distance des volcans.
Ces cendres, qui n’ont rien de commun que le
nom et l’apparence, avec le résidu de la combus(
i ) Voyez , au sujet de ce même tripoli, les observations
de Guettard et de Fongeroux, mém.’ de l’Ac. des Sg. , an
5755, p. 177 et suiv.; et 1769, p. 27a et suiv^