sont, en général, plus distinctes, ou même affectent
des formes cristallines , et il» en ont formé
une classe particulière, sous les noms de pierres
composées 3 pierres mélangées, etc. ; de ce nombre
sont les masses appelées granites 3 porphyres,
gneiss 3 etc. O r , quoique l’étude de ces agrégats
soit proprement du ressort d’une autre- science,
dont je parlerai tout à l’heure, il est indispensable
d’en donner au moins la notion dans un simple
Traité de minéralogie, et nous nous trouvons naturellement
conduits à les réunir dans le même
appendice avec ceux dont j’ai parlé d’abord, et
qui, comme eux, occupent des terrains plus ou
moins étendus.
A considérer la chose dans sa plus grande généralité
, tous ces divers minéraux, que nos méthodes
présentent comme isolés, pour en faciliter l’étude,
forment par tout à la surface et dans l’intérieur
du globe, des assemblages ou des groupes , qui
différent entre eux par le nombre, par l’état et
par l’assortiment des espèces qui les composent.
Ici elles sont simplement juxtaposées ; ailleurs elles
s’engrènent et s’entrelacent les unes dans les autres
; et la nature , déjà si variée dans ses productions
prises solitairement, nous offre encore, dans
la manière même dont elle les assemble, une source
inépuisable de diversités.
La description 'de toutes ces différentes sortes
d’assemblages seroit infinie. Mais il en est qui ont
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fixé plus particulièrement l’attention des naturalistes
, parce qu’ils constituent des masses considérables
, et parce que leurs gisemens, dans les terrains
occupés par ces masses, présentent un point de
vue qui peut fournir matière à des recherches intéressantes
pour le progrès de la science, nommée
Géologie.
Cette science est dévenue, depuis un certain
noùibre d’années, une branche particulière d’histoire
naturelle, très-distinguée de la minéralogie
proprement dite. Celle-ci est livrée plus particulièrement
à la considération des espèces , et la
géologie à celle des masses ; l’une range les minéraux
dans les classes indiquées par l’analyse *
l’autre les considère comme naturellement distribués
par domaines : l’une rassemble l’élite de
toutes les productions du règne minéral, elle recherche
celles où les caractères , plus nettement
prononcés , permettent de mieux saisir les ressemblances
qui les rapprochent et les contrastes
qui les font ressortir ; l’autre s’attache, de préférence,
aux minéraux qui marquent le plus par leur
abondance, par leurs gisemens et leurs relations
de position, par le rôle important qu’ils jouent
dans la structure du globe : les résultats de l’une
ressemblent davantage à ces dessins où tout - est
soigné et fini : ceux de l’autre ont plus d’analogie
avec ces tableaux, où l’on reconnoît une main
hardie et vigoureuse. Chacune a ses théories : la
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