difficile à fondre. On emploie aussi au même
usage une véritable marne (i).
3. L’argile est encore employée, spécialement
par les foulons, pour dégraisser les étoffes et les
draps. Elle produit cet effet , en se combinant
avec la substance même des taches, qu’elle emporte
avec elle , par la facilité que l’on a de la
faire partir, à l’aide du frottement, lorsqu’elle
est desséchée. C’est pour cela que l’on préfère
une argile susceptible de se diviser dans l’eau,
à celle qui étant visqueuse, empâteroit l’étoffe ou
le drap, et y resteroit adhérente.
4. Les argiles ocreuses, nommées bol d’Arménie,
terre de Lemnos, étoient en usage autrefois à
l’intérieur et à l’extérieur, comme astringens. On
les mettoit sous la forme de tablettes rondes,
auxquelles on imprimoit un cachet, d’où leur est
venu le nom de terres sigillées.
5. Parmi les argiles schisteuses, celle qui nous
intéresse le plus, par son utilité, est l’ardoise.
Elle forme dans le sein de la terre des blocs
plus ou mbins épais, séparés les uns des autres
par des lits ou joints situés de distance en distance
dans l’étendue de la carrière. Les bancs se
trouvent ordinairement inclinés à l’horizon. Les délits
qui les traversent font avec eux différens angles y
et sont quelquefois verticaux. Le tissu de l’ardoise
est tellement feuilleté, que l’ouvrier qui la travaille
n’apporte aucune attention pour saisir les
joints de ses lames. Quelque part qu’il pose son
ciseau, il est sûr de rencontrer un plan de division.
Les pyrites en cubes et en grains sont très-
communes dans les ardoises. II s’y trouve aussi du
fer, et j’ai vu dans quelques-unes ce métal en
très-petits cristaux octaèdres.
Il y a de belles carrières d’ardoise, en France,
aux environs d’Angers ; près de Mézières, au-
dessus de Givet ; du côté de Brest; en Italie , sur
la côte de Qênes ; en Angleterre, dans le comté de
Sussex, etc.
Ce que les ouvriers nomment pierre à polir, est
une argile schisteuse plus tendre que l’ardoise ordinaire.
Ils en distinguent plusieurs variétés , sous
les noms de pierre rude , pierre demi - douce'et
pierre douce. Ils les emploient successivement pour
polir, par degrés, une pièce de métal ; chacune de
ces pierres effaçant les traits que la précédente
avoit laissés sur la surface métallique.
6. Les empreintes de fougère qui se sont formées
dans certaines Argiles schisteuses à la jonction
des feuillets, paraissent, au premier coup
d’oeil, très - difficiles à expliquer ; car si l’un des
feuillets offre l’empreinte en creux de la face opposée
à celle qui porte les fructifications, ce qui
est le cas le plus ordinaire, l’autre feuillet offrira