fondu, en ce que celles - ci ne tachent point le
papier.
V A R I É T É S. '
I. Fer carburé lamelliforme. En petites lames
d’un blanc d’étain, qui paroissent tendre vers la
figure de l’hexagone régulier.
2..Fer carburé granuleux. D’un gris de plomb.
A n n o t a t i o n s .
i. Le mines de fer carburé ou de plombagine
situées en Angleterre , dans le duché de Cumberland
, sont les plus estimées pour la finesse du
grain et le brillant de la surface. On trouve aussi
de cette substance en plusieurs endroits de l’Allemagne
, et en Espagne, près de Casalla et de
Ronda. Mais cette plombagine d’Espagne a très-
peu de valeur , parce qu’elle est mélangée de pyrites
qui tombent en efflorescence. On a trouvé de
la plombagine en quelques endroits de la France ,
mais comme par échantillons, qui annoncent seulement
que ce précieux minéral n’est pas étranger
à notre sol. Assez ordinairement la plombagine
èst engagée dans des couches argileuses, sous la
forme de noeuds ou de rognons ; c’est probablement
par cette raison que les anciens la dési-
gnoient sous le nom de glebæ plumbariæ.
Le fer carburé lamelliforme se trouve près d’A-
rendal en Nôrwège , sur un quartz amorphe. Les
morceaux de cette rare variété, qui sont dans
ma collection, m’ont été envoyés par M. Abild-
gaard. Il seroit extrêmement difficile de les distinguer
du molybdène sulfuré , sans le secours des
caractères physiques et chimiques.
2. La substance dont il s’agit ici peut être citée
comme un exemple remarquable , parmi celles
qui ont, pour ainsi dire , long-temps erré dans
les divisions de la méthode, avant d’être fixées
à leur véritable place. Sans parler de 1 ancienne
opinion, qui en faisoit une mine de plomb, elle
a été associée successivement au zinc , au mica,
au talc et au fer. On la confondoit de plus, par
une double méprise, avec le molybdène sulfuré.
Schéele qui, le premier, l’en a distinguée , laregar-
doit comme composée d’air fixe uni à une. certaine
quantité de phlogistique, et pensoit que le
fer n’y existoit qu’accidentellement. Les Citoyens
Vandermonde , Bertholet et Monge, dans leur
excellent mémoire sur le fer ( i ) , ont fait voir,
par l’analyse et par la synthèse , que la plombagine
n’étoit autre chose que du charbon intimement
combiné avec une petite quantité de fer, dans le
rapport d’environ io à i. L’oxygène, dont l’union
avec le charbon avoit donné de l’air fixe i
dans les expériences de Schéele, s’étoit dégagé des
oxydes métalliques, de l’acide arsenique et du
( ï) Mém. de l’Acad. des S c . , 1786, p. i 3? et suir»