pierres qui ont du rapport avec lu i, par un certain
degré de dureté joint à leur aspect onctueux. Telle
est en particulier la serpentine de Zoeblitz en Allemagne.
Mais Wallerius remarque que ces pierres
ne sont pas assez dures pour étinceler sous le briquet
, comme le vrai jade , et n’ont point ce tissu
compacte et presque siliceux qui forme un de. ses
caractères (i). Cependant, à en juger d’après les
résultats des analyses faites jusqu’ici, le jade se
rapprocheroit des pierres stéatiteuses par la quantité
très-sensible de magnésie qu’il renferme. Saussure
considéroit celui du lac de Genève ou du
Musinet, comme composé de cette terre et, de
silice, et Hoepfner a retiré du jade néphrétique
trente-huit pour cent de magnésie (2).
Wallerius, de son côté , rangeoit le jade parmi
les jaspes; mais ¿on opinion n’a pas été suivie.
Aujourd’hui un grand nombre de minéralogistes
regardent le jade comme une espèce à part. Enfin,
une quatrième opinion est celle de plusieurs savans
Français , suivant laquelle le jade est une simple
variété du petrosilex (3) , qui n’est lui-même, à
leurs yeux, qu’une modification du feld-spath. Mais
le jade est sensiblement plus dur et plus pesant que
le petrosilex , et il est douteux que les analyses de
(1) W a l l e r . , t. I , p. 3 i 8 .
(2) Kirwan, t. I , p. 172. '
(3 ) Yoyez l’article relatif à cette dernière substance.
ces deux substances donnassent des résultats semblables.
Le rapport qu’établit entre elles la propriété
■ de se fondre en émail blanc, ne suffit pas pour
balancer les différences qu’elles présentent d’ailleurs.
Il me paroît donc que nous n’avons pas encore
d’observations assez précises pour être en étdt de
décider si le jade rentré dans quelqu’une des
espèces déjà classées, et à laquelle , dans ce cas j
il faudroit le rapporter, ou s’il forme une espèce
à part ; et la réunion même du jade tenace avec
le néphrétique , n’est fondée, jus'quici , que sur de
simples probabilités.
4. Le jade tenace prend bien le poli. Ce qu’on
appelle vert de Corse n’est autre chose que ce
même jade , renfermant de la diallage verte, et
dont on fait des tables et différens ouvrages , comme
nous l’avons déjà dit, à l’article de la diallage.
Le jade néphrétique n’est susceptible, au contraire,
que d’un poli imparfait ; on croiroit qu’il a été
simplement uni et ensuite frotté d’huile. On fait
avec cette pierre , en Pologne, en Turquie et
ailleurs , des manches de sabres et de coutelas, et
différens vases auxquels on attache un grand prix.
On admire surtout l’industrie et la patience qu’attestent
d’anciennes* productions de ce genre de
travail, telles que des chaînes et autres ouvrages
évidés , qui réunissent la solidité à la délicatesse ,
par une suite de la forte cohésion qu ont entre elles
les particules du jade. On prétend que les anciens
A a a