le même ordre ; et ainsi il a fallu, pour que l’équilibre
s établît entre toutes les colonnes de liquide
qui s étendoient de la surface vers le centre, que
celles qui étoient situées à l’équateur compensassent,
par un excès de longueur, la diminution de
leur pesanteur, et ainsi des suivantes, proportion
gardée, ce qui revient à dire que le globe terrestre
est renflé à l’équateur et aplati aux pôles (i).
Plusieurs ont attribué la liquidité primitive de
notre globe à l’action du feu, et personne n’a développe
cette hypothèse avec plus d’esprit et d’éloquence
que Buffon (2). Mais elle n’a pu tenir
contre les difficultés très-solides que lui ont opposées
des savans d’un mérite distingué , et l’opinion
la plus générale des géologues est aujour-
d hui, que le globe étoit, au moins jusqu’à une
certaine profondeur (5) , dans un état de liquidité
aqueuse , et que les différentes substances qui ont
formé les premiers continens sont le produit d’une
cristallisation qui s’est opérée dans le sein des
eaux (4).
(1) Les conséquences déduites des opérations de Méchain
et Delarabre , pour déterminer l’arc du méridien qui traverse
la France , donnent pour la différence entre les deux
axes j-î-ç.
(2) Hist. nat. , édit. in-12 , supplément, t. IX.
(3) De Luc , lettres'sur l ’hist. phys. de la terre, p. 81.
. (4) Bourguet a dit le premier, en 1729, que tous les
matériaux auxquels la terre doit son état primitif, «parois-
3°. En parcourant le globe, on observe des
masses énormes composées de différentes substances
, telles que le feld-spath, le mica , la tourmaline,
etc., qui ne contiennent aucuns vestiges
de corps organisés ; d’autres masses auxquelles les
premières servent de bases, ou qui leur sont adossées
, telles que certaines matières argileuses fissiles
, connues sous le nom de schistes, et certaines
matières calcaires, offrent de nombreux débris de
corps marins, et autres qui appartiennent aux
règnes organiques. On en a conclu que quand
les premières ont été produites, il n’existoit encore
«ni animaux , ni végétaux , d’où on les a
nommées substances de première formation ; et
qu’avant la production des secondes, le globe étoit
peuplé d’animaux et de végétaux, dont lçs débris
ont été enveloppés par ces mêmes masses ,
que l’on a appelées, en conséquence, substances de
seconde formation.
On a cherché à établir différens degrés d’ancienneté
relativement aux substances primordiales ,
d’après leur composition, leur structure ‘ et leurs
gisemens. Mais les géologues ne sont pas ici d’accord
entre eux sur l’ordre successif des époques.
sent avoir été produits par la cristallisation tumultueuse, et
parla prompte précipitation d’une infinité de molécules de
figure déterminée , etc. » Mém. sur la théorie de la terre ,
imprimé à la suite des lettres philosophiques , sur la formation
des sels et des cristaux. Amsterdam, p. 214, N 9, 17.