d’un prisme de la substance d’Espagne, et en faisant
mouvoir à la lumière l’assemblage de ces deux
corps fixés l’un à l’autre , j’observois que quand la
face T du noyau de feld-spatb renvoyoit à mon
oeil un reflet de Jumière, le même éffet avoit lieu
relativement au joint situé dans la partie correspondante
de l’autre substance.
La structure de cette substance diffère cependant
de celle du feld-spatb par l’existence du joint naturel
qui partage son prisme diagonalement. Mais
il arrive quelquefois que des joints qui sont imperceptibles
dans quelques-uns des cristaux originaires
d’ilne même espèce, deviennent apparens
dans d’autres cristaux, par l’effet d’un relâchement
dans l’agrégation qui peut provenir de quelque
mélange. Le feld-spath lui-même nous en offre un
exemple relativement aux joints parallèles à T ,
qu’il est impossible d’apercevoir dans la variété
nommée adulaire, tandis qu’ils se montrent d’une
manière sensible dans plusieurs morceaux opaques
ou seulement translucides. Ces petites diversités se
conçoivent d’autant plus facilement, qu’elles n’empêchent
pas que la forme des molécules ne soit
invariable en elle-même, et que la théorie n’atteigne
son véritable but.
Dans l’hypothèse d’une identité de structure entre
les deux substances , il faudroit concevoir que
quelque principe additionnel s’oppose à la fusion ae
celle du Forez et d’Espagne, et augmente en même
temps sa dureté et sa densité. On ne laisseroit pas
de la ranger dans l’espèce du feld-spath, comme
nous avons associé à la chaux carbonatée le bitter-
spath des Allemands, dans lequel la présence de
la magnésie masque un des caractères spécifiques
les plus remarquables , celui qui consiste dans l’effervescence
avec les acides , mais sans altérer l’unité
de structure. Tant que ce lien n’est pas rompu,
le rapprochement doit subsister.
Au rèste, il s’en faut que nous ayorfs ici le degré
de précision nécessaire pour être en état de prononcer
définitivement. Une première observation à faire,
si l’on trouvoit des cristaux nettement prononcés
de la substance qui est l’objet de la discussion,
serait de mesurer les incidences des pans de leur
prisme. Si elle étoit exactement de god, elle donnerait
, par cela seul, l’exclusion au corindon, et
il ne resteroit plus qu’à comparer les mêmes cristaux
avec ceux de feld-spath, pour essayer de
vérifier l’analogie que les observations citées ci-
dessus font entrevoir entre les deux structures. Si
elle ne se soutenoit pas, on en concluroit que le
prétendu corindon du Forez et d’Espagne forme
une espèce particulière, et dans l’indication de
ses caractères distinctifs, on n’oublieroit pas le
Vrai corindon , et moins encore le feld-spath.