trouve arrêté par une nouvelle espèce de noeud
gu il ne paroît pas possible de résoudre , dans l’état
actuel de nos eonnoissances.
De Born dit, que la phosphorescence des cristaux
de cette substance, jointe à leur couleur,avoit
d’abord fait soupçonner que la matière du spath
calcaire y etoit combinée avec l’acide phospho-
rique (i); mais que Klaproth les'ayant analysés
depuis, n’y avoit trouvé que delà chaux aérée. En
conséquence, il les associe à la chaux carbonatéè
prismatique ordinaire, et ce rapprochement a été
suivi par d’autres minéralogistes.
On a vu à quel point ils différaient de cette
variété prismatique, soit par la mesure de leurs
angles, soit par le sens dans lequel ils se divisent.
Mais l’inclinaison de leurs joints naturels, qui est
d’environ 116d, présente une autre différence beau-
eoup plus remarquable entre l’arragonite et la
Chaux carbonatéè en général, dans laquelle l’incidence
des joints n’est que de io4d 2 8 D’ailleurs,
dans Farragonite, il n’y a que deux divisions qui
soient bien sensibles ; la troisième, qui compléte-
roit le rhomboïde, est nulle. Nous avons dit aussi
que l’arragonite étoit beaucoup plus dur que la
chaux carbonatéè, et sa pesanteur .spécifique, que
j’ai trouvée de 2,9465, l’emporte aussi de quelque
chose sur celle de la chaux carbonatéè, qui est au
plus de 2,7182.
D E M I N É R A L O G I E . 347
Or, quoique d’une autre part il existe des analogies
marquées entre les deux substances, comme
la dissolution avec effervescence dans l’acide nitrique
et la double réfraction, les diversités dont
nous avons parlé, surtout celle qui se tire de la
division mécanique, semblent indiquer entre Ces
substances une ligne nette de séparation.
Cependant l’analyse que Klaproth a faite de l’ar-
ragonite, et qui depuis a été répétée par Vau que-
lin , solliciteroit, au contrâire , leur réunion dans
une même espèce.
Enfin, le Cit. Tenard, dont l’habileté est connue,
a fait récemment un grand nombre d’expériences,
pour déterminer la véritable nature de l’arrago-
1 W. •
nite , avec l’intention et même l’espoir de retirer de
ce minéral quelque priiicipe particulier qui put
servir à lever la difficulté. Il y a cherché surtout,
mais inutilement, la présence de la strontiane soupçonnée
par M, Kirwan (1) ; et parce que ce célèbre
chimiste présumoit aussi que l’acide carbonique y
étoit en plus grande proportion que dans la chaux
carbonatéè ordinaire, le Cit. T enard a analysé
comparativement avec l’arragonite la chaux carbo-
natée limpide , connue sous le nom de spath d’Islande
, et le rapport entre l’acide et la base s’est
trouvé sensiblement le même de part ét d’autre.
Si c’étoit là le dernier mot de la chimie , il fau